CR du 23/02/07 Lésine du Miroir (Saint-Claude) : " Miroir, ô mon miroir ! "
Participants :
François. S.C.S.C
Johan. S.C.L
Aurélien.S.C.L
Jimmy.S.C.L
Vout Vout.S.C.L
Dans le cadre de l'expo photo C.D.S du congrès National de Spéléologie 2007 qui se tiendra à Poligny dans le Jura, une partie du
groupe photo se retrouve chez François à Saint Lupicin, pour une séance de prises de vues sur le thème " géologie ", à la Lésine du
Miroir à Chaumont.
Surprise ! Une partie du matériel que nous présente François, n'est pas comme on pourrait s'y attendre, du matériel photo. Que
nenni ; c'est raclette et pulvérisateurs que nous prendrons.
" Pour polir le miroir " dit-il.
Tiens ! Est-ce une version spéléo de la règle à peser le cochon de nos campagnes d'antan ?
Après un pilotage hors pair, guidé par un copilote hors norme (merci le nouveau guide d'accès) nous voilà devant l'entrée de ce lieu
où s'ébats, dans les parages, " le drôle de chien ", (dixit François). Autrement dit le lupus, observé à deux pas d'ici, en Suisse et
dans l'Ain.
Passé le goulet d'entrée, s'aligne sur notre gauche un magnifique miroir de faille d'une rectitude sans faille… Alors que sur notre
droite s'ouvre une diaclase plongeante presque sans fond. Tentons d'être le plus fidèle possible quand à l'explication scientifique
du phénomène, donné par notre guide
Il existe dans le plateau du Frênois au dessus de Chaumont, une faille orientée, grosso modo Nord Est, qui vient tangenter le côté
Est du cirque de Vaucluse. Le déplacement latéral d'une ou des deux partie (un bon sujet d'étude) l'une contre l'autre provoque ce
phénomène que nous sommes venu immortaliser. Si nous avons accès à cette curiosité géologique, c'est grâce à la partie côté vallée
qui, irrémédiablement attirée par le vide s'affaisse doucement créant ainsi ce vide où nous pouvons nous insinuer. Ce mouvement est-il
toujours actif ? En effet, nous observons, à l'extrémité opposée à l'entrée, là où le miroir apparaît dans la cavité, un fin cailloutis
anguleux, résultat du broyage de débris rocheux pris entre ces énormes meules. De plus, le monmilch omni présent dans toute la cavité,
n'a pas encore recouvert le poli de la roche.
C'est à cet endroit que les bizarres instruments embarqués tantôt nous permettent de " polir le miroir ". Ce n'était pas une blague.
Grâce à cette astuce François tentera et obtiendra des clichés de reflet assez spectaculaire. Nous pouvons constater les avantages et
inconvénients du numérique. Par exemple, le visionnage instantané des photos permet de modifier imperceptiblement l'angle d'éclairage
du flash et ainsi obtenir " LA " photo. Par contre, ces engins n'aiment pas les douches. Ayant reçu quelques gouttes d'eau, l'écran
s'obscurci soudain. Peu importe, imperturbable, l'opérateur poursuit au jugé et en manuel.
La séance dure quelques heures où nous alternons les procédés : en progression, à l'aide de cellules de déclenchement infra rouge ou
photoélectrique ; en pose comptée ; et en instantané.
De retour au domicile de François, il nous invite à regarder le résultat de notre travail ; avantage incontesté du numérique sur
l'argentique. Là, je reçois le coup de grâce, car sur le panel de photos et dont, personnellement, en argentique je ne garderais qu'une
infime partie, il modifie à loisir l'éclairage, gomme le mauvais coup de flash en le remplaçant par une roche, efface également le
personnage indésirable, redonne de la couleur à la jambe du spéléo mal éclairée. Sidérant, pour moi le préhistorique.
Nous nous quittons assez tard, riche d'une expérience allant bien au-delà de cette expo photo, expérience que nous renouvellerons
rapidement.
Vout Vout