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Participants : Dom. G (S.C.S.C)
Manu, Vout Vout (S.C.L)

Objectif : observations diverses, premières...

Les conditions météo s'obstinant à être toujours aussi favorables à l'exploration de cette grotte, nous en profitons sans complexe car cela risque de ne pas durer. C'est ainsi qu'avec Manu nous retrouvons Dom sur la place du bas, celle qui est vers la barrière.
But de la sortie d'aujourd'hui : d'abord approfondir notre connaissance de cette cavité en explorant le moindre recoin, ça promet. Ensuite, étudier plus précisément les possibilités d'aménagements pour davantage de sécurité (et de confort), des passages délicats. Et puis, si le siphon de Copacabana le permet… C'est pour cela que fort des encouragements de Jean-Pierre qui nous a dit "de foncer", je tasse consciencieusement le compas, le déca et le carnet topo au fond du kit.

Le puits d'entrée est toujours aussi glacialement ventilé. Il faudrait songer à installer une porte. Manu, comme à son habitude depuis qu'il est convalescent est déjà loin devant, alors qu'avec Dom nous planchons sur le premier obstacle à modifier. Apparemment, ce siphon baïonnette ne posera pas trop de problèmes à agrandir et nous pouvons gagner cinquante bons centimètres en hauteur, voire plus. Plus loin, le passage du second plan d'eau peut être également allègrement traité. Par contre, la double chatière de la trémie risque de bien se défendre compte tenu de l'équilibre instable des blocs dans lesquels il faudra travailler.
Un peu avant ce passage, Manu, que nous avons finalement rejoint, tente le shunt. Le départ nous semble bien étroit à Dom et à moi, nous préférons passer par la trémie et la troisième voute presque mouillante. Vu la topo et convaincus que notre filiforme coéquipier mettra quand même un certain temps pour franchir cette dérivation, nous prospectons un peu dans l'amont de la galerie. Les appels de Manu nous ramènent vers l'ultime flaque. Tiens, il est de l'autre côté ? Tiens, il y a plus d'eau que la dernière fois ? Scrogneugneu, la prochaine fois je ferai comme Dom, je mettrai ma pontonnière. Là aussi il y a moyen d'aménager le passage, en creusant un chenal vers une perte proche, afin d'abaisser le niveau. Il faudrait également penser à sécuriser davantage le passage vertical qui conduit à la galerie du Grand Duc, à l'aide d'une corde à boucles par exemple.
Au fond de l'aval de cet ancien collecteur, un pertuis d'où émane un sourd grondement genre " chaudière " (Dom) s'ouvre dans l'effondrement et attire notre attention. Est-ce le niveau actif ? Apparemment, sur le plan, c'est déjà exploré.

Nous casse croûtons dans la salle Margot. Ensuite, direction Copacabana où les belles Brésiliennes, le sable chaud et le soleil nous attendent (d'ailleurs, Manu ne s'y trompe pas, il est encore devant). Là aussi le niveau est plus haut que la dernière fois. Le siphon n'est ouvert que de quelques centimètres, mais ça passe. Dom, le seul quasi étanche du groupe, se dévoue pour ce passage aquatique, le décamètre attaché à la ceinture. Le casque au ras de l'eau, nous suivons ses évolutions :
- " C'est fermé par effondrement et plan d'eau ".
- … ?
- " Y a pas de courant d'air ".
-… ??
- " Y a des traces ".
-… ???
Bon, tant pis pour la grande première. Toutefois, c'est toujours onze mètres et 198° à rajouter sur la topographie.

Petite visite à la galerie du Vol jusqu'au pied de la cheminée et également dans une petite galerie inconnue où les formes d'érosion sur les parois sont tranchantes comme des rasoirs, ce n'est pas le lieu où déraper.
Dans la galerie des Dunes, nous nous vautrons dans le sable…froid, les genoux apprécient. Le siphon terminal ne semble pas évident à plonger, par contre, une possibilité pour abaisser le niveau est peut-être envisageable.
Tout en se relaxant un instant sur cette douce surface, nos regards qui errent sur le dépôt noirâtre de manganèse recouvrant le plafond sont attirés par des griffures régulières. Tiens, notre ami l'Ursus aurait-il… ? Mais non sot, ce sont des griffades de chauve souris qui ont tentées, en ce lieu, un amarrage de repos. Quand ? Difficile à dire, mais il fallait déjà en vouloir pour venir jusqu'ici.
Soudain, Manu, qui s'est enfilé dans un boyau adjacent, lui non plus non reporté sur la topo, nous demande de le rejoindre. Pfou ! Encore un casse dos, mais au bout du passage quelle splendeur ! Une cheminée de toute beauté s'ouvre à nos regards émerveillés. Nous ne sommes pas trop de deux pour retenir Dom qui s'attaque déjà à l'escalade. Les faisceaux conjugués de nos lampes se perdent dans une obscurité prometteuse (enfin presque) et dévoilent des départs de galeries tout là-haut (enfin peut-être). A mon avis, s'il existe un passage pour shunter le siphon, c'est par là (enfin j'espère).
Sur le chemin du retour, Manu descend par un P.10, visiter le niveau inférieur actif dit : galerie Zip Plouf. On se demande bien pourquoi un tel nom. Nous comprenons mieux quand notre explorateur solitaire revient et explique sobrement. "Des ressauts non équipés dans une galerie argileuse avec tout en bas la rivière ". Nous supposons donc qu'un ou plusieurs de nos prédécesseurs, est involontairement à l'origine de ce nom.

En dernier, je déséquipe dans un puits toujours fidèle à sa réputation, avec en plus les doigts gelés dans les gants humides. Je ne sens plus la gâchette de ma poignée et encore moins les mousquetons qu'il me faut dévisser. De plus, avant de partir, Manu a eu la bonne idée d'humidifier la corde et maintenant ce sont des bouts de bois qu'il me faut ensacher comme un fagot. " Mais avoue que ça va nettement mieux dans le croll, ça coulisse bien et ça fait pas de mou au dessus ". Je lui laisserai donc le mot de la fin.

Aux dernières nouvelles, Jean-Luc Gabet du S.C.S.C et qui a participé avec le G.S.D à la majorité des explorations de cette grotte nous affirme :
"Je suis assez persuadé que la fameuse cheminée vers le siphon terminal est en fait la cheminée de l'Oreille qui a été grimpé avec JP Villegas, moi même et quelques autres. Elle est caractérisée par une belle lame rocheuse qui coupe cette cheminée en faisant penser à une oreille. Si c'est bien celle-là, elle queute. On devrait retrouver quelques spits ou goujons sur le haut..."
Bon ben voila, encore un rêve qui s'envole.

Vout Vout