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Participants : Vout Vout (S.C.L)

Sortie : Expérience de traçage olfactif

Ma mission que j'ai décidé d'accepter :
- Retrouver l'entrée de ce fameux " aspirateur " ; diaclase découverte par le G.R.S.Châlonnais dans les années 1980 et dont l'odeur d'un pneu enflammé aurait été repérée par une équipe évoluant dans le Réseau Pourri de la Borne aux Cassots distant de 500 mètres environ.
- Faire consumer du souffre afin que, peut-être, l'équipe Nicolas et Manu partie pour continuer l'escalade d'une cheminée au fond de la galerie du Bout du Monde au Réseau Pourri, ressentent les émanations sulfureuses, ce qui confirmerait la jonction par gaz à défaut humaine, entre ces deux secteurs.
Je m'engage sur le sentier pédestre de l'ancienne voie romaine. Altitude de départ : 417mètres, confirmée par pastille I.G.N sertie dans la roche. Heure : 13h15.
Avant le débouché de ce chemin sur le plateau, je plonge dans le bois tout en essayant de longer la falaise. Le pierrier, plutôt glissant où j'évolue, est composé de vastes terrasses bordées latéralement par des pierres de rejet. Cela ressemble fichtrement à une ancienne carrière. Trois gamelles plus loin j'arrive sur la pente d'éboulis-poubelle où doit s'ouvrir cette diaclase. En fait, c'est elle qui me trouve quand, passant à proximité et regardant où je pose les pieds, je ressens comme un courant d'air frais me rafraichir l'échine en sueur. Je m'approche et découvre à demi cachée par une énorme souche, une faille plongeante d'où souffle un joli courant d'air faisant bouger les feuilles de scolopendre. Comment ça " d'où souffle un courant d'air "? Ce n'est pas ce qui était prévu. À droite de l'entrée, dans la roche, un forage de 20 millimètres environ sur plusieurs centimètres de profondeur. Tiens, à quoi pouvait-il servir ?
Pour plus de certitude, je poursuis ma prospection du pied de la falaise. Quelques mètres plus haut et plus loin, un boyau genre conduite forcée attise ma curiosité ; mais ici pas de mouvement d'air. Traversant alors la pente abrupte couverte de ronces, d'orties, de " monstres " et où me guette du haut d'un arbre un canapé fatigué, j'explore l'autre côté de la coulée. Ce versant est sinistre ; un monstrueux chaos d'éboulis et un énorme pan de falaise prêt à s'émanciper de sa base. Ne trouvant rien ici, je reviens vers la diaclase découverte tantôt.
Je m'équipe et m'avance alors dans la faille. Dans un premier temps je n'enflamme qu'une petite cuillérée de souffre histoire de voir comment s'oriente le courant d'air. Pas de doute, il est bien soufflant. Bon, tant pis, dans l'espoir ou le mouvement d'air est différent ailleurs dans la cavité je mets le paquet en enflammant 300 grammes environ de matière et me précipite vers la sortie poursuivi par l'épais nuage.

Coordonnées approximatives: 852,250 ; 201,500 ; 450 d'après l'altimètre. À préciser lors d'une future sortie en ces lieux.
Il est 14 heures.
Température extérieure en sous bois : 20°C.
Courant d'air estimé : 2 secondes par mètre, continu pendant toute la durée de l'expérience.
La combustion a duré une demi-heure et je n'observe aucune pénétration des fumées à l'intérieur de la cavité.

À toute fin utile, je pratique la même expérience dans le boyau du dessus, mais avec moins de souffre. Le nuage s'engage tranquillement à l'intérieur puis, semble saturer le trou et ressort en grosses volutes comme dans mes futailles. Je ne crois pas que le bon passage soit ici. Je remballe et regagne la voiture en m'égarant quelque peu dans le bois.

VoutVout


Participants :
Michel (G.S.J.)
Manu (S.C.L.)
Nicolas (S.C.V) qui voulait venir a dû y renoncer pour raison de santé.

Bon la météo s'est encore plantée, il fait " presque " beau (réflexion faite à 13h30).
Vout-Vout étant en train de s'occuper de Vivine ; Nicolas regarde la pluie qui ne tombe toujours pas, un chat sur les genoux (il est malade le pauvre) c'est donc à deux que nous attaquons ce chantier.

Michel suréquipé (s'il avait pu il aurait amené la pelleteuse !) débroussaille avec une débroussailleuse le tour de la perte pendant que j'enlève un tas de branchages, troncs, barbelés, orties, épines tout ceci sous le gziiiiiiiiiii de la débroussailleuse et le mouhhhhhhhh du taureau pas content qu'on vienne le déranger avec son harem.
Une fois le tour propre on descend dans la perte encordés, on sort quelques troncs, cailloux et pierres mais à deux il manque un relais donc on ne fait pas grand-chose.
On s'est permis un petit entracte en allant visiter le trou prometteur de Jeannot, bof, un trou de 2/3 m de profond bien bouché au fond et sans courant d'air, il faut faire attention car ce trou est dans le champ des vaches et le " rouquin " * n'a pas l'air commode, donc rester à distance.
A 16h30 après avoir tapé un brin de causette avec Morin père, nous décidons d'aller voir la diaclase de Malpertuis, ça tombe bien car le tonnerre commence à gronder et c'est bien noir au nord-ouest (un beau CB* comme on dit chez nous).

Vue d'ensemble de la perte de la Mare du Chêne
Vue d'ensemble de la perte de la Mare du Chêne

Nous descendons vers la diaclase depuis le plateau par un passage que Michel avait repéré, une corde est utile car la pente est très raide sur une quinzaine de mètres.
La fameuse diaclase se situe environ 30 m sous le plateau.
" Non de dieu " elle est intéressante, une belle faille où l'eau a coulé en témoigne les formes d'érosion, cependant les vagues d'érosion ne sont pas très nettes et ne permettent pas d'affirmer avec certitude le sens de circulation de l'eau. Un léger courant d'air soufflant est perceptible mais il fait plutôt frais dehors donc revenir par forte chaleur.
Cette faille est haute de parfois plus de 10 m mais la largeur excède rarement 1 m. Il y a eu de gros forages pour agrandir à divers endroits.
Le fond est bouché par des cailloux après environ 20, 40, 60 m ? Michel a dû mesurer.
Nous avons vu le reste de souffre brulé par Vout-Vout, donc ce n'était pas des conneries, il est bien venu ici et n'a donc pas trainé au bistrot pendant que Nicolas escaladait le Bout du Monde et que Néo évitait prodigieusement les cailloux !
En remontant sur le plateau Michel me montre les bords de falaises bien arrondis et qui ressemblent nettement à des puits avec des formes d'érosion assez nettes.
Le secteur aurait été zone de perte avant la formation de la vallée, la diaclase de Malpertuis aurait donc fonctionné en perte, ce ne sont que des hypothèses à vérifier.

Bon la suite : vider la Mare du Chêne, agrandir par tous les moyens possibles et rejoindre la BAC ; refaire l'odorification soufrée de la diaclase de Malpertuis en hiver (il faudra trouver un créneau pour aller au Bout du monde à cette période souvent humide).

C'est tout, bonne soirée.
Au fait finalement la fin d'après-midi a été bien arrosée avec du tonnerre.

Manu

*Rouquin : Taureau qui a une énorme…et qui n'a pas l'air de plaisanter.
*CB : Cumulonimbus, nuages qui donnent les averses et orages.

Le point de vue de Michel :

- Lézine de la Mare du Chêne :
J'ai connu autrefois cette perte complètement remplie de barbelés, bois et ordures, elle a été vidée de tous ses déchets par des spéléos, et je suis alors descendu dedans il y a deux ans.
C'était un puits de 6 ou 7 m à l'entrée en entonnoir recevant les eaux de la petite source toute proche, lesquelles eaux partent sous la paroi nord dans un espace étroit au plafond incliné à 45°, et disparaissent dans une fissure verticale que l'on ne peut approcher le plafond étant trop bas.
Comme je m'y attendais la doline est recouverte de ronces mêlées à un amoncellement de branches jetées sur le trou, mais nous avions prévu des outils, et Manu à la serpe et moi à la débroussailleuse défrichons la pente de l'entonnoir.
Dans le troupeau de génisses qui s'est approché de la perte un jeune taureau grogne en nous lorgnant de coté, pas très content de nous voir sur son territoire, puis mugit fortement. Je ne le sens pas dangereux, mais il vaut mieux être prudent, le défrichage achevé je préfère emmener la débroussailleuse à la voiture au cas où il nous oblige à prendre la fuite.
De retour à la perte je suggère d'aller voir le trou débouché non loin de là par Jean-Noël.
Nous trouvons un trou oblique servant de perte aux eaux de ruissellement provenant d'un vallon lors des grosses pluies.
Ce trou descend de quelques mètres sous une roche pourrie, et s'achève par un remplissage de terre noire. Des particules au plafond indiquent qu'il évacue très lentement les eaux, ce qui n'annonce pas une suite pénétrable facile à trouver.
A notre retour à la Lézine, le taureau est calme. Nous entreprenons de dégager les branches sur le trou, et découvrons que le puits est à moitié comblé par un mélange de buches de bois et de matériaux effondrés de ses parois.
Il vaudra mieux revenir plus nombreux pour faire une chaine.
Nous quittons les lieux pour aller à la diaclase de Malpertuis.

- Diaclase de Malpertuis :
Nous visitons cette galerie étroite et haute sur environs 17 m, trouvons des traces de forage d'élargissement, ce qui explique la présence de ce trou de forage à l'entrée.
Par qui et quand ont été faits ces travaux ?
Le temps étant pluvieux, il n'y a pas de courant d'air sensible.
J'avais remarqué il y a une semaine l'empreinte d'un puits dans la paroi de l'échancrure du plateau, et Manu découvre de mêmes traces plus importantes sur la paroi de la seconde échancrure au nord. Nous sommes dans une zone de pertes importantes, qui a été recoupée par le creusement de la reculée du Latet. Ceci est intéressant, car nous avons trois pertes proches qui devaient donc se rejoindre rapidement, et la diaclase à la jonction de ces pertes devrait donc s'agrandir, et espérons que ce soit en largeur.
Il nous faudra mesurer le dénivelé avec le plateau, nous devrions au fond de la diaclase être aux environs de -20 à -25m.
Nous convenons que cette galerie étant prometteuse, nous viendrons y travailler cet hiver.

Michel Menin