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Le 11/01/09 - Borne Aux Cassots : Topo et photo (Nevy-sur-Seille)

Participants : Manu, Vout Vout, JP et Michel (GSJ)

Le thermomètre de ma voiture affiche - 8°C. Le vignoble autour de Voiteur est gelé. Il est 9 heures du matin. Il faut être un peu givré pour aller faire de la spéléo par ce froid sibérien !
J'arrive sur le parking de la BAC. Manu et Christian sont déjà présents ainsi qu'un invité surprise, Michel.
Vu l'activité autour des topographies cerclées de rouge sur le capot de la voiture, je comprends très vite que la sortie photo va se transformer ou se dédoubler en une sortie topo … je ne croyais pas si bien dire !
Michel souhaite voir et reprendre certaines divergences entre la topo CDS et la topo GSJ dans les différents petits réseaux qui gravitent autour du Réseau Supérieur.
Nous nous hâtons pour se mettre en tenue afin d'entrer au chaud dans la BAC. A 20 mètres de l'entrée, de belles stalactites de glace ornent la galerie.
Au passage, petit détour par la galerie des Chauves Souris. Dans la salle principale, une dizaine de grands et petits rhinolophes sont sagement en léthargie au plafond et sur les bas côtés. Nous verrons un petit rhinolophe égaré au plafond dans le Réseau des Grands Eboulis (vers le Grand Cairn).
Dans la rivière du réseau Alain, Michel nous montre quelques galeries topographiées par le GSJ. Certaines galeries hautes ont pu être atteintes au mât d'escalade.
Nous arrivons assez rapidement devant le grand éboulis de la trémie du réseau Alain. Les hypothèses sur la suite du réseau s'échafaudent au sommet de cet éboulis où tout semble instable : blocs et plafond. Pourtant, la promesse de la suite du réseau n'est vraisemblablement pas très loin derrière la partie haute de ces blocs. Michel et Manu s'avancent prudemment pour essayer de " flairer " un éventuel courant d'air. Comme souvent dans ce genre de situation, le spéléologue, tous ses sens en action, pense percevoir un souffle d'air. Bien souvent, il s'agit d'auto persuasion mais parfois le 6° sens du spéléologue lui permet de découvrir la clé d'accès vers une " première ". Quelques " petits " blocs sans risque d'éboulement sont jetés plus bas.
On poursuit notre route jusqu'au saint des saints, la galerie du Crocodile. Après une petite collation, nous partons dans la galerie Sous le Crocodile où Michel tient à revoir un ou deux points d'interrogation topographiques et où l'on tient à reprendre nos cogitations autour d'une autre désobstruction, périlleuse et prometteuse, située au fond de la galerie Sous le Crocodile. Dans cette cloche déjà désobstruée en partie, l'observation de l'environnement immédiat (grands blocs, aspects des parois, axe remontant des failles) et du positionnement de cette trémie ne laissent guère de doute sur la promesse de pouvoir déboucher sur une grande salle ou sur la galerie derrière la trémie Alain. Le seul hic c'est qu'il faut une désobstruction musclée et explosive puis beaucoup d'énergie, de bras et de temps pour retirer ensuite les gravats, sans être certain de pouvoir passer du premier coup ! Par le haut ou par le bas, la continuation la plus prometteuse de la Borne aux Cassots se trouve ici. Au retour, Michel nous montre dans la galerie Sous le Crocodile un plafond qui présente des marbrures joliment polies.
Retour vers la galerie du Crocodile : Manu essaye quelques photos pendant que Michel répare, façon Mac Gyver, le trépied de Vout Vout endommagé lors du trajet.
Nous constituons 2 équipes. Je pars avec Michel dans la galerie du Miroir pour une séance topo pendant que Vout Vout et Manu se dirigent vers le Réseau Supérieur pour poursuivre la séance photo.
Michel veut d'abord voir comment le CDS est parvenu à une jonction entre le fond de la galerie du Miroir et la galerie des Amandes Effilées. Nous déroulons environ 60 mètres au décamètre dans une ligne droite presque parfaite car cette petite galerie suit une faille : on voit parfois le miroir de faille, qui donna son nom à cette galerie. Après un rétrécissement, la galerie, irrémédiablement, devient impénétrable. Michel cherche la suite dans une petite et acrobatique galerie supérieure mais ne trouve que 5 mètres à ajouter à la topographie.
Nous n'avons donc pas trouvé de galerie là ou la topographie du CDS en indique une nouvelle censée rejoindre la galerie des Amandes Effilées. Il est possible qu'il y ait eu une inversion des directions lors des reports des topographes du CDS et, de ce fait, une jonction sur le papier avec la galerie du Miroir. En effet, une galerie existante dans la topographie du GSJ présente le même profil mais inversé.
Sur le chemin du retour, nous descendons un petit ressaut pour entrer dans la galerie des Amandes Effilées. Il s'agit d'une galerie basse, sèche et argileuse avec quelques petits diverticules. Les passages successifs dans cette galerie ont, hélas, salis ou abîmés presque entièrement ces petites formations de calcite qui donnèrent son nom à cette galerie. A un croisement, je pars dans une galerie haute alors que Michel poursuit dans la galerie basse. Après une vingtaine de mètre dans une galerie très étroite et tournante, j'arrive sur ce qui me semble être le terminus de cette galerie. Retour les pieds devant car je ne peux pas faire demi-tour.
Dans un virage, Michel me montre de superbes " pop-corns " de gypse posés délicatement entre argile et calcite. L'extrême fragilité de ce type de formation ne doit son salut qu'à la très faible et respectueuse fréquentation dans ce secteur de la Borne aux Cassots.
Après ce parcours du combattant, nous arrivons à la jonction avec l'affluent de la Marmite au Bois où l'on se tient debout. On suit l'affluent jusqu'à un passage bas. Terminus et demi tour par le même chemin jusqu'à la galerie du Crocodile. Nous retrouvons nos photographes perchés dans une galerie située au plafond du Réseau Supérieur. Nous apercevons leurs lumières grâce à une petite lucarne. A l'aide d'un laser mètre, Michel vérifie la hauteur : 12 mètres. Cette galerie haute sera donc baptisée Galerie du P12.
Photographes et topographes ayant terminé leur travail du jour, on reprend quelques vitamines avant de regagner la sortie.
Au retour, Vout Vout met le turbo alors que je titube de blocs en blocs dans les Grands Eboulis.
Retour vers 19H00. A l'extérieur, le thermomètre affiche toujours - 8° C.

JP

Et le CR de Vout Vout qui fait du zèle :

Il reste quelques clichés argentiques à inscrire sur le film de mon boitier avant de pouvoir contempler les " œuvres " ainsi immortalisées. Nous programmons donc une sortie photo à la Borne aux Cassots qui, pour moi, sera principalement orientée vers la macro photographie. Vaste programme quand on sait que je n'ai plus aucun contacts électrique boitier/flash et que je devrai donc procéder en mode pose avec pied. Manu et J.P de leur côté, en profiterons pour se perfectionner à l'aide de leurs numériques respectifs dans cet art subtil qu'est la photo spéléologique. Ce sera également une bonne remise en jambes.
Au dernier moment, Michel se joint à nous. À l'exposé de son propre programme nous comprenons que ce ne sera pas qu'une simple balade. En effet il projette tout simplement de revoir, décamètre et compas en main, un certain détail de la topographie officielle : le système galeries des Amandes Effilées / Miroir / Marmite au Bois. En effet, il semble que sur le plan publié par le C.D.S 39 il y aurait une jonction entre la galerie des Amandes et la galerie du Miroir. Est-ce de la première ? Connaissant un peu les lieux, il va y avoir du sport.

Le froid glacial ne nous incite pas à la causette extérieure et nous nous précipitons dans la douce tiédeur de la grotte. Douce tiédeur… tout est relatif quand après le siphon et certains passages du Réseau Alain tu as les pieds qui baignent dans l'eau glacée qui s'est insinuée sournoisement dans tes bottes.
Étant quelque peu retardé pour cause de recharge de carbure, je retrouve mes coéquipiers occupés à chatouiller le broyage instable du bout cette trémie géante qu'est le Chaos Alain. Les blocs débaroulent et le cri de Manu : " Y-a du noir, y-a du noir ! ". Effectivement, entre deux blocs " y-a du noir ", mais jusqu'où ? De toute façon nous ne sommes pas là, aujourd'hui pour faire de la désobstruction.
Au passage bas qui donne l'accès au Crocodile, nous faisons une fois de plus l'amère constatation de l'imbécilité de certains dits spéléos, avec la casse volontaire, il ne peut en être autrement, de superbes concrétions qui ne gênent en rien la progression. La disparition pure et simple de certaines pièces nous incite d'ailleurs à orienter nos invectives vers les pseudos collectionneurs.
Nous cassons la croûte dans la galerie Sous le Crocodile. Après quoi, nous allons jeter un coup d'œil à cette fameuse trémie colmatée maintenant suspendue à la suite de nombreuses campagnes de désobstruction et qui, j'en suis persuadé, donnera la clé pour accéder à la suite du réseau encore inexploré. Mais il faudra faire vite car les années passent rapidement.

Nous nous partageons ensuite en deux binômes. Michel et J.P iront faire cette vérification topographique pendant que Manu et moi clicherons à tous va. Au dernier moment j'ai bien failli renoncer et aller avec cette première équipe quand je constate la casse d'un pied de mon tripode. Ah non ! Déjà que je ne peux plus utiliser mes flashs en asservit, je ne me suis quand même pas coltiner tout ce bardas : boitier, trois flashs, téléobjectif et autres accessoires pour rien. Avec Michel en "Mac Gyver " génial nous réalisons une réparation minute à l'aide d'un fond de boite de pâté et d'un bout de banane (merci M'sieur Dunlop ; pourquoi, vous aviez pensé à quoi ?). Ce n'est pas l'idéal mais je ferai avec.
J'essais laborieusement de régler mon appareil photos pour capturer l'image de cette délicate construction que la nature a placée là, au fond d'une petite niche de la paroi, ce qui l'a ainsi protégée heureusement.
Ce n'est pas vraiment évident ; la profondeur de champ ce joue au millimètre. Le téléobjectif ne faisant pas tout, faire le réglage uniquement avec le pied ce n'est pas évident. Pendant ce temps, Manu s'en donne à cœur joie vu les nombreux éclairs de flashs qui jaillissent sans discontinuer (enfin presque). Il a bien raison, c'est comme ça que l'on avance et avec le numérique et la lecture instantanée tu peux modifier aussitôt tes réglages. D'ailleurs, l'idée d'un " bridge " ou d'un " réflex " se fait de plus en plus présente en mon esprit.
Les heures passent rapidement à ce petit jeu. Après avoir bien mitraillé cette partie du réseau nous allons faire un tour dans la galerie du P 12 où se trouvent un joli petit gour et, bien cachés, de merveilleux petits disques suspendus de calcite. Je laisse sur place mon matériel qui sera inefficace là bas; nous le retrouverons au retour. Quel labyrinthe ce secteur !
Manu tente d'immortaliser cet original concrétionement, ce qui n'est guère facile vu l'emplacement du paysage. Ensuite, il me fait prendre une pose invraisemblable au dessus du gour. En effet, il ne faut pas que je dégrade les cristaux de calcite qui ont poussés sur les bords du bassin, que je casse la moindre fistuleuse, que je ne m'humidifie pas trop tout en prenant une pose de progression spéléologique. Dur métier que celui de " taupe modèle ". Sur le retour, nous croisons l'équipe des topographes qui évolue 14 mètres plus bas dans la galerie principale du Réseau Supérieur. C'est la mesure de Michel au laser-mètre qui nous donne ce chiffre. Nous nous retrouvons ensuite tous au départ de la galerie du Crocodile.

Au débouché dans le Chaos Alain, Michel insatiable gratouille dans un embryon de galerie histoire de confirmer une théorie à propos de la formation de ce passage.
Nous trottons ensuite en direction de la sortie. Je force un peu l'allure histoire de décrasser la machine. Puérile fanfaronnade puisque je récolte des contractures musculaires qui mettront deux jours à disparaître ; ben mon vieux !

Vout Vout

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Le 31/01/09 - Borne Aux Cassots : Topo, photo, désob et observations (Nevy-sur-Seille)

Participants : Manu, Vout Vout, JP et Michel (GSJ)

En vue du futur bivouac que nous projetons de réaliser au cours de l'assaut final qui verra la réussite de l'escalade de la cheminée du Bout du Monde ; ce sera pour aujourd'hui, une sortie portage ravitaillement : eau, nourriture, tente. Nous en profiterons également pour effectuer une visite dans cette galerie de l'Automne à Pékin découverte en 1998 par le Groupe de Recherches Spéléologique de Besain et qui nous intrigue un peu.

Les kits bien garnis, la caravane s'ébranle dans la froideur matinale en direction de La Grotte, ce havre de liberté défendu par une porte verrouillée d'un cadenas à code (nous verrons plus loin l'importance de ce petit mot). J.P, malgré une petite forme se charge de deux kits.
Aux Passerelles, j'innove une méthode de franchissement du bassin à l'aide de vielles cuissardes de pêcheur ; technique qui me donne entière satisfaction. Je les abandonne ensuite au début du Toboggan pour chausser mes bottes bien sèches ; que c'est agréable ! En effet, même muni de chaussons néoprène qui atténuent le contact désagréable de l'eau froide, il n'en reste pas moins que mes pieds baignant dans une humidité pourtant tiède ne s'accommodent pas avec la marche dans les éboulis.
À la trémie de la galerie du Gypse, nous nous insinuons entre les blocs pour en lever une topographie précise : fil à plomb, niveau laser et mètre à ruban. Après cela, nous nous préparons au franchissement de l'obstacle : le Shunt.
J.P fatigué, décide de ne pas nous accompagner et s'en retourne tranquillement vers la sortie. Bon, cela n'arrange pas nos affaires et il faut encore trouver une petite place dans nos kits pour y loger la part de notre " lâcheur ".
Il s'avère rapidement que la magnifique corpulence sculpturale d'un certain Vout Vout ne franchira pas le goulot d'étranglement du bloc qui s'est récemment affaissé dans le passage. D'ailleurs même Michel s'en arrache les côtes. C'est donc avec une immense joie doublée d'un bonheur sans limite que seul, je shunte le Shunt par l'Attendrisseur. Le club des filiformes s'étant chargé de mon kit, le passage s'en trouve un peu facilité. Par contre, je soupçonne un esprit farceur d'avoir rempli tous les gours qui jalonnent l'obstacle, du plus petit au plus grand ; pas souvent vu cela. Je retrouve mes coéquipiers à la sortie de leur épreuve. Suis-je allé plus vite ? Pourtant vingt minutes de franchissement c'est le même temps qu'à une certaine époque mais avec deux kits et une énorme Arras en plus.
Au début du Réseau Pourri, la faim ce faisant sentir nous cassons une petite graine.
Nous accédons à la galerie de la Grande Cave par la cheminée Casse Doigt récemment équipée d'une corde neuve par l'A.S.P.P et Manu. Nous y déposons enfin notre chargement. C'est vrai qu'ils seront bien là nos pionniers. Le sol d'argile sèche semble confortable et le décor environnant est apaisant avec cette voute en arc de cercle ; cela fait très cocoonings. Il y a même, plus loin, un petit bassin alimenté par une percolation pouvant servir aux ablutions.
Encore une escalade d'une dizaine de mètres pour accéder à la galerie de l'Automne à Pékin. Si la fin de saison pékinoise est comme ce lieu, je veux bien faire le voyage. Belle découverte qu'ont fait là nos prédécesseurs. Nous observons, entre autres, des gours asséchés recouverts d'une fine couche d'argile. Sur les quelques massifs stalagmitiques de fins cristaux d'aragonite en bouquets ce sont développés.
Nous évoluons dans une galerie de section quelque peu triangulaire et parfaitement rectiligne. Le sol est formé d'argile de décalcification qui en séchant s'est rétracté au niveau des parois.
Par endroits des soutirages sous jacents laissent apparaitre en coupe l'épaisseur de la couche d'argile qui excède bien le mètre cinquante. Dans l'un d'eux, une ouverture de quelques centimètres nous laisse apercevoir une jolie verticale suivie d'un élargissement où se perd nos faibles éclairages. Ce pertuis correspond t-il à la galerie du Bout du Monde ? Nous y projetons une boule de papier d'aluminium en espérant la retrouver dans cette partie du réseau.
Plus loin, nous buttons sur un effondrement en partie calcifié. Après s'être allégés de notre quincaillerie nous nous insinuons entre les blocs sur les traces des inventeurs du passage. Rapidement les fins du groupe me laissent en plan. J'arrive ainsi seul dans un élargissement et au pied d'une cheminée légèrement alimentée.
" Non, me dis-je, ce n'est pas possible, ils ne sont pas passés par ici, l'escalade est certes facile mais sur des chailles plutôt fragiles ".
De plus, il me semble que le passage pince plus haut. Je farfouille un peu partout mais ne trouve rien de praticable. J'ai du manquer quelque chose. Je m'apprête à faire le chemin inverse en scrutant tous les interstices quand j'entends un bruit de conversation qui arrive… de la cheminée. Une voie d'outre ciel m'exhorte alors " à venir m'émerveiller devant un spectacle rare ". Blasé, je rejoints alors mes coéquipiers dans un labyrinthe de diaclases et autres passages aériens. Pendant que Michel redescend, Manu et moi continuons notre escalade pour arriver dans un nouvel élargissement plus vaste et concrétionné.
Il est vrai que les cristaux d'aragonite sont assez plaisants à voir ; que les affleurements de fossiles : Pentacrines et autres bivalves, qui apparaissent dans un inter banc sont pas mal non plus. Il semble même qu'un minuscule coquillage a conservé l'irisation de sa nacre. Bref l'endroit mérite néanmoins le détour. Par contre ce que je remarque de très intéressant c'est, par endroits, l'importante corrosion en cannelure des parois finement recouvertes d'un glacis stalagmitique, comme si nous nous trouvions dans un ancien gouffre proche de la surface. Également, je constate d'importants dépôts d'origine glaciaire présents un peu partout dans de nombreux recoins.
Nous rejoignons Michel au pied de l'effondrement. Nous passons par la Grande Cave pour redescendre dans le Réseau Pourri par l'Écumoire à Spéléos. En chemin, Michel nous fait part de son idée d'aller voir si nous trouvons la boule d'aluminium dans la diaclase du Bout du Monde. Bon, d'après la topographie ce ne peut être bien loin.
Quelques centaines de mètres et quelques passages techniques négociés, toujours pas d'objet incongru en vue et Michel qui s'étonne de la difficulté de progression de l'endroit. Dans ses jeunes souvenirs il se rappelait " une étroite galerie toute droite où l'on marche dans l'eau sans problème ". Cela n'empêche pas notre doyen de poursuivre jusqu'au pied de l'escalade en cours. Heureusement qu'il n'a pas pris son baudrier il serait bien monté voir ce qui se passe là haut. En tout cas, pas de boule d'aluminium nul part. Peut-être existe-t-il une autre galerie intermédiaire ; il y a la place et vu le contexte géomorphologique des lieux c'est fort possible.
De retour dans la galerie principale, nous nous sustentons pour le retour. La fatigue commence à se faire sentir et les kits pourtant allégés nous semblent aussi lourds qu'à l'aller. Au départ de l'Attendrisseur je me sépare du convoi et m'engage seul une fois de plus dans le passage.
Pendant ce bref interlude j'ai le temps de méditer et j'en arrive à la conclusion que l'Attendrisseur c'est comme une bonne bouteille, tu ne peux l'apprécier qu'avec des amis ; seul ce n'est pas marrant. Au déboucher dans la galerie du Gypse, je retrouve Manu et Michel qui viennent d'arriver cinq minutes avant moi. En fait, avec les kits à tirer c'est tout aussi long.
Au niveau des Balcons nous apercevons une lueur. " Tiens ! Pense Manu des spéléos à cette heure ? ". Mais non, il s'agit de notre ami J.P qui faisant fi de sa fatigue, vient vaillamment à notre rencontre pour nous soulager un peu de notre fardeaux ; brave J.P, l'émotion nous étreints. Enfin, cela c'est ce que nous nous imaginons. En fait la vérité est beaucoup plus cruelle.
Rapidement, contons l'expérience hors du temps de ce nouveau spéléonaute.
Sans s'écarter du droit chemin et après avoir quelque peu flâné dans certaines parties de la grotte, J.P Sur le chemin du retour, se rend compte qu'il ne connait pas le code du jour qui lui ouvrira le cadenas qui condamne la porte d'entrée. D'un optimisme sans faille comme toujours, notre héros se dit que en tripatouillant méthodiquement quelques combinaisons de la serrure secrète celle-ci se laissera bien charmer. Las, la belle ne se laisse pas séduire comme cela. Après un certain temps, les doigts gelés par le courant d'air glacial qui sévit dans le passage l'embastillé renonce. Adieu lit douillet, petits plats, farniente et journée tranquille. Il ne reste plus qu'à attendre en se repliant à l'intérieur de la cavité où le froid sera moins glacial, le gros de la troupe qui devrait arriver…d'ici quelques heures.
C'est ainsi que notre J.P nous raccompagne jusqu'à notre retour à la surface qui se fait à : 21h30. Nous sommes entrés ce matin à 9h30 ; le calcul est simple. Qui avait prédit que nous ne passerions que 8h sous terre ?

Vout Vout

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