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Participants : Manu, Vout Vout

Sortie : canyoning souterrain; géomorphologie

Histoire de ne pas surcharger l'effectif de la sortie canyon organisée ce même jour par le Dom, Président de cette commission C.D.S Jura, nous décidons Manu et moi de se faire notre petite descente en cascades mais sous terre.
Non plus sérieusement, il était prévu depuis quelques temps de vérifier et d'améliorer les amarrages de départ de descente des cascades afin que nos collègues spéléologues profitent en toute sérénité de cette sympathique boucle par le Réseau Inférieur. Oh ! Rien à voir avec les spectaculaires canyons de la région de saint Claude (par exemple), mais bon, c'est sous terre.
De plus, Manu projette une observation attentive du cours d'eau et de son débit à ce niveau dans l'éventuelle possibilité qu'une arrivée d'eau venant du mythique Réseau Ouest ait échappée à l'exploration.

Arrivés au Belvédère, nous cherchons à l'aplomb de la cascade un emplacement propice à la pose du premier rappel. Nous découvrons ainsi, discrètement cachés sous une banquette de chailles et idéalement placés, deux anneaux inox sur goujons. Des pros qui ont aménagé ce départ. Tant mieux, cela nous évitera de taper du spit.
N'étant pas assez longue pour l'installer en double, nous plaçons notre corde de vingt mètres en simple. Nous remonterons ensuite par les galeries adjacentes pour la récupérer. Donc, prévoir pour la prochaine descente une corde de trente mètres. En bas, le bruit de la cascade se déversant dans la galerie est assourdissant et nous ne sommes qu'en période de faible débit.
Nous poursuivons dans la galerie active que nous quittons peu avant la cascade du Petit Niagara, petite entorse à notre parcours aquatique. Bien sur ça passe, mais dans un laminoir bien connu facilement évitable. Shuntant par une petite galerie parallèle supérieure joliment calcifiée, ce qui ne gâte rien, nous retrouvons notre petite cascade par l'aval où nous nous amusons comme des gamins derrière le voile d'eau ; effet arc-en-ciel garantie.
Manu avise alors dans les plafonds ce qui semblerait être un départ de galerie. Je n'ai pas souvenance d'une exploration personnelle là-haut. Mon coéquipier qui veut tout voir s'attaque à l'escalade d'une vingtaine de mètres. Je le vois progresser facilement tel un chat néoprèné et disparaitre dans la galerie. Je ne m'inquiète pas outre mesure, vu la facilité d'accès ce n'est pas de la première et je profite de mon inactivité pour équiper la cascade des Jumelles qui chute aves fracas quelques mètres plus loin.
En double avec main courante, ici aussi notre corde est trop courte. C'est donc sans sécurité de départ que je l'installe. Revenu au pied de la voie qu'à utilisée Manu, je l'aperçois me héler avec insistance tout là-haut. Bon, va falloir s'y coller bien que l'escalade avec néoprène et baudrier sur des chailles pourries ce ne soit pas mon point fort.
Arrivé à son niveau, nous nous engageons dans une galerie basse heureusement, très peu fréquentée car renfermant de superbes formations de gypse en forme de petites boules de neige. Après un coude et quelques mètres, nous débouchons dans une section de galerie supérieure surplombant l'amont de la rivière. Devant le paysage concrétionné qui s'offre alors à notre vue et les détails du plancher percé, tout me reviens en mémoire. Bien sur que je suis déjà venu ici, il est vrai que cela date un peu. Il me semble d'ailleurs que c'était au cours d'une séance topographique avec Michel entre autre.

De retour au dessus de la cacade des Jumelles nous en effectuons la descente avec arrivée directe dans l'eau. Cette chute est dénommée ainsi à cause de sa singularité. En effet, la rivière se précipite dans une marmite jouxtée par une seconde. Par un côté mitoyen l'érosion les à fait communiquer, mais pas sur toute leur hauteur. Ce qui fait qu'il subsiste comme un petit pont aquatique entre les deux. Sympathique petit exercice pour passage en apnée.
Nous poursuivons ensuite notre balade d'observations dans cette galerie où sont intimement liées l'eau et la roche. Nous arrivons ainsi à la voute basse, passage qui se franchit à la nage, mais qui peut s'avérer mouillante si le débit est élevé. C'est le seul point critique quand à l'organisation d'une sortie dans cette partie du réseau. La verticale principale étant déséquipée seul le franchissement en apnée et possible pour se dégager.
Avance sans souci jusqu'à l'effondrement à travers lequel un passage adjacent supérieur entre blocs donne accès à la galerie Des Grands Éboulis : la Jonction. La rivière elle, continue son parcours sous le chaos. Nous délestant de nos kits, nous partons visiter la partie aval de ce réseau que ne connait pas Manu.

Après une courte progression un peu labyrinthique et acrobatique, nous retrouvons notre cours d'eau. La galerie ici est de plus petite section, un peu du style des Souterrains. Nous sommes dans un secteur plus fracturé où l'eau à trouvée plusieurs opportunités.
D'ailleurs, en furetant dans l'effondrement on trouve par endroits des reliquats de galeries de même forme. Cela correspond t-il à une période différente de formation ? Par exemple : période moindre d'apport d'eau au maximum glaciaire ou maximum interglaciaire ? Ou est-ce l'étage géologique dans lequel se développent ces galeries qui à favorisé ce type de structuration ? Si l'on y prête bien attention on retrouve entre les grandes galeries et l'actif dans les zones Belvédère/Dunes des galeries de ce genre. Un peu comme un niveau intermédiaire.
Demi-tour au siphon qui débouche à l'aval des Dunes et plongé deux fois par Michel en 1979, il me semble. Nous retrouvons nos kits dans lesquels nous enfournons nos vestes néoprène. Ce sera plus confortable pour la traversée du maxi laminoir, passage entre le plafond et une monstrueuse dalle décollée, et l'étroiture entre blocs armant le début de la Jonction; rien de bien terrible en vérité.

Vout Vout