Le 25/04/09 - Borne Aux Cassots : Réseau Inférieur (Nevy-sur-Seille)
Participants : Manu, Vout Vout
Sortie : canyoning souterrain; géomorphologie
Histoire de ne pas surcharger l'effectif de la sortie canyon organisée ce même jour par le Dom, Président de cette commission C.D.S
Jura, nous décidons Manu et moi de se faire notre petite descente en cascades mais sous terre.
Non plus sérieusement, il était prévu depuis quelques temps de vérifier et d'améliorer les amarrages de départ de descente des
cascades afin que nos collègues spéléologues profitent en toute sérénité de cette sympathique boucle par le Réseau Inférieur.
Oh ! Rien à voir avec les spectaculaires canyons de la région de saint Claude (par exemple), mais bon, c'est sous terre.
De plus, Manu projette une observation attentive du cours d'eau et de son débit à ce niveau dans l'éventuelle possibilité qu'une
arrivée d'eau venant du mythique Réseau Ouest ait échappée à l'exploration.
Arrivés au Belvédère, nous cherchons à l'aplomb de la cascade un emplacement propice à la pose du premier rappel. Nous
découvrons ainsi, discrètement cachés sous une banquette de chailles et idéalement placés, deux anneaux inox sur goujons. Des pros qui
ont aménagé ce départ. Tant mieux, cela nous évitera de taper du spit.
N'étant pas assez longue pour l'installer en double, nous plaçons notre corde de vingt mètres en simple. Nous remonterons ensuite par
les galeries adjacentes pour la récupérer. Donc, prévoir pour la prochaine descente une corde de trente mètres. En bas, le bruit de la
cascade se déversant dans la galerie est assourdissant et nous ne sommes qu'en période de faible débit.
Nous poursuivons dans la galerie active que nous quittons peu avant la cascade du Petit Niagara, petite entorse à notre parcours
aquatique. Bien sur ça passe, mais dans un laminoir bien connu facilement évitable. Shuntant par une petite galerie parallèle
supérieure joliment calcifiée, ce qui ne gâte rien, nous retrouvons notre petite cascade par l'aval où nous nous amusons comme des
gamins derrière le voile d'eau ; effet arc-en-ciel garantie.
Manu avise alors dans les plafonds ce qui semblerait être un départ de galerie. Je n'ai pas souvenance d'une exploration personnelle
là-haut. Mon coéquipier qui veut tout voir s'attaque à l'escalade d'une vingtaine de mètres. Je le vois progresser facilement tel un
chat néoprèné et disparaitre dans la galerie. Je ne m'inquiète pas outre mesure, vu la facilité d'accès ce n'est pas de la première et
je profite de mon inactivité pour équiper la cascade des Jumelles qui chute aves fracas quelques mètres plus loin.
En double avec main courante, ici aussi notre corde est trop courte. C'est donc sans sécurité de départ que je l'installe. Revenu au
pied de la voie qu'à utilisée Manu, je l'aperçois me héler avec insistance tout là-haut. Bon, va falloir s'y coller bien que
l'escalade avec néoprène et baudrier sur des chailles pourries ce ne soit pas mon point fort.
Arrivé à son niveau, nous nous engageons dans une galerie basse heureusement, très peu fréquentée car renfermant de superbes
formations de gypse en forme de petites boules de neige. Après un coude et quelques mètres, nous débouchons dans une section de
galerie supérieure surplombant l'amont de la rivière. Devant le paysage concrétionné qui s'offre alors à notre vue et les détails
du plancher percé, tout me reviens en mémoire. Bien sur que je suis déjà venu ici, il est vrai que cela date un peu. Il me semble
d'ailleurs que c'était au cours d'une séance topographique avec Michel entre autre.
De retour au dessus de la cacade des Jumelles nous en effectuons la descente avec arrivée directe dans l'eau. Cette chute est
dénommée ainsi à cause de sa singularité. En effet, la rivière se précipite dans une marmite jouxtée par une seconde. Par un côté
mitoyen l'érosion les à fait communiquer, mais pas sur toute leur hauteur. Ce qui fait qu'il subsiste comme un petit pont aquatique
entre les deux. Sympathique petit exercice pour passage en apnée.
Nous poursuivons ensuite notre balade d'observations dans cette galerie où sont intimement liées l'eau et la roche. Nous arrivons
ainsi à la voute basse, passage qui se franchit à la nage, mais qui peut s'avérer mouillante si le débit est élevé. C'est le seul
point critique quand à l'organisation d'une sortie dans cette partie du réseau. La verticale principale étant déséquipée seul le
franchissement en apnée et possible pour se dégager.
Avance sans souci jusqu'à l'effondrement à travers lequel un passage adjacent supérieur entre blocs donne accès à la galerie Des
Grands Éboulis : la Jonction. La rivière elle, continue son parcours sous le chaos. Nous délestant de nos kits, nous
partons visiter la partie aval de ce réseau que ne connait pas Manu.
Après une courte progression un peu labyrinthique et acrobatique, nous retrouvons notre cours d'eau. La galerie ici est de plus
petite section, un peu du style des Souterrains. Nous sommes dans un secteur plus fracturé où l'eau à trouvée plusieurs
opportunités.
D'ailleurs, en furetant dans l'effondrement on trouve par endroits des reliquats de galeries de même forme. Cela correspond t-il à une
période différente de formation ? Par exemple : période moindre d'apport d'eau au maximum glaciaire ou maximum interglaciaire ? Ou
est-ce l'étage géologique dans lequel se développent ces galeries qui à favorisé ce type de structuration ? Si l'on y prête bien
attention on retrouve entre les grandes galeries et l'actif dans les zones Belvédère/Dunes des galeries de ce genre. Un peu
comme un niveau intermédiaire.
Demi-tour au siphon qui débouche à l'aval des Dunes et plongé deux fois par Michel en 1979, il me semble. Nous retrouvons nos
kits dans lesquels nous enfournons nos vestes néoprène. Ce sera plus confortable pour la traversée du maxi laminoir, passage entre le
plafond et une monstrueuse dalle décollée, et l'étroiture entre blocs armant le début de la Jonction; rien de bien terrible en
vérité.
Vout Vout