Accueil
 
Introduction
Trombinoscope
Comptes-rendus
Activités
Topographies
Biospéléologie
Publications
Photographies
Humour
Livre d'or
 
Liens

Participants : Manu, Christian, JP

Nous sortons de nos frontières en direction du charmant et paisible village de Cadèmene, perdu dans la verdure près d'un méandre nonchalant de la Loue. Rien dans ce paysage ne laisse deviner une cavité d'une telle ampleur que celle des Chaillets (3° cavité du Doubs avec plus de 9 kilomètres de réseau).
Grâce aux indications de Benoît Decreuse et du Turbigot (la revue du club de Montrond, inventeur de la cavité) nous trouvons aisément le sentier qui nous conduit jusqu'à l'entrée de la grotte. Nous ne sommes pas loin du rivage de la Loue et l'entrée modeste laisse filtrer un peu d'eau.
On enfile nos combinaisons néoprène pour se faufiler à quatre pattes sur les premiers mètres de l'entrée en barbotant avec les têtards. Rapidement, l'on plonge dans l'ambiance aquatique et rafraîchissante de la cavité avec la première voûte mouillante. Christian nous équipe de torches " Aquaflash " étanches. Les trois cagoulards passent sans difficulté ce premier obstacle et se retrouvent après quelques mètres devant la deuxième voûte mouillante. Gloups, c'est bien par là qu'il faut passer ? Oui, nous n'avons pas le choix. Manu, avec courage, s'enfile tête en avant le premier dans ce laminoir lugubre dont on ne voit pas le fond mais que l'on devine très large. Manu nous commente sa progression en suivant par quelques savants virages le chenal de voûte avant de pouvoir se relever 20 mètres plus loin. Les kits passent en second, à la queue leu leu. Christian doit s'engager dans le passage pour pouvoir les débloquer et permettre à Manu de les tirer vers lui, non sans quelques réticences. Christian poursuit son périple, les pieds en avant pour mieux garder le contrôle de sa progression. Je passe en dernier guidé par les lumières et les voix de mes compagnons. Ce passage éprouvant et sélectif nous a permis de retrouver les sensations vécues à Chambly quelques années auparavant. L'expression " lécher le plafond " prend ici aussi toute sa saveur. Le phénomène le plus désagréable pour chacun est de constater que, malgré les cagoules, l'eau pénètre dans les oreilles et peut créer un léger vertige.
Au-delà, un chemin de croix commence à quatre pattes ou allongé sur d'innombrables marmites découpées et parfois tranchantes. Les kits chargés d'eau pèsent des tonnes et sont difficiles à manœuvrer sur ce terrain. Nos reptations laborieuses et suffocantes au côté des kits ressemblent aux déplacements des éléphants de mer sur les plages des îles australes. Après quelques dizaines de mètres, on se relève progressivement et l'on arrive debout dans une salle de décantation remplie d'argile qui marque le départ de la galerie du Turbigot. Ouf !
Notre progression est lente pour prendre le temps d'admirer les volumes de cette galerie mais aussi parce que nos combinaisons nous imposent un rythme de sénateurs. Après le passage dans quelques bassins et sous un joli pont naturel, on arrive face au grand éboulis. Une plate forme nous offre un vestiaire spacieux pour se sécher, troquer nos néoprènes contre des combinaisons légères et se désaltérer d'un thé bien chaud. Derrière l'éboulis, la galerie change de forme, les talus d'argiles de décantation sont moins importants, le plafond est beaucoup plus bas et plus régulier. On arrive assez rapidement vers la galerie qui, sur la gauche, monte vers le Méandre Blanc se poursuit en hauteur vers les deux Avenues. Un peu plus loin, sur la gauche toujours, un conduit descendant et peu engageant débouche sur la Galerie de la Boue.
On opte, comme prévu, pour la galerie qui mène par l'escalade aisée d'une trémie jusqu'au débouché sur les deux Avenues. On ne peut pas s'empêcher en cet endroit de penser que dans un futur proche le même passage s'ouvrira au fond des Soumardeurs ! Le spectacle est alors extraordinaire et démesuré. On a beau avoir l'habitude avec la Borne aux Cassots et ses grandes galeries, l'effet produit ici par la galerie des Ormes dans laquelle on arrive est magique. Les proportions et les formes des galeries sont comparables aux Grands Eboulis de la Borne aux Cassots. Le club de Montrond a très intelligemment mis en place un cheminement par des balisages afin de protéger la galerie principale des dégradations par les passages multiples.
Nous remontons au fond de la galerie une grande pente ébouleuse qui mène vers une petite salle sans suite. De retour, en partie basse de la galerie, un conduit se ramifie et devient vite impénétrable.
Retour vers notre point de départ après quelques photos de la galerie des Ormes et un casse croûte mérité. Nous passons la vire spacieuse qui domine l'escalade d'accès vers les galeries. De l'autre côté de la vire, la galerie se dénomme désormais Avenue du Châtelet et garde les mêmes proportions que dans la galerie des Ormes (20 à 25 mètres de hauteur et 15 à 20 mètres de largeur). Les blocs sont par endroit tellement gigantesques qu'il faut les contourner pour poursuivre notre cheminement. On arrive au pied d'une petite escalade. Manu ouvre la voie et nous aide dans l'escalade un peu technique sans corde entre deux roches. Nous approchons du terminus de la galerie qui garde de belles proportions et offre un spectacle des plus inattendus. Il est surprenant de voir en cet endroit du guano ancien au sol et un squelette de renard momifié. Ces témoins anciens démontrent que la cavité, en des temps reculés, présentait une autre entrée que celle que nous avons empruntée aujourd'hui.
Au retour, pour la désescalade, un peu hésitant, j'avais finalement bonne mine de me faire passer à l'insu de mon plein gré pour Abraracourcix sur son bouclier lorsque Manu et Vout Vout vinrent m'offrirent leurs épaules salutaires en guise d'ascenseur pour me descendre en douceur jusqu'au sol.
Le temps est passé très vite dans cette partie de la cavité et nous décidons de remettre à une prochaine visite des Chaillets la boucle par le Méandre Blanc, la galerie des Œufs et la galerie de la Boue.
On retrouve le vestiaire et nos combinaisons néoprènes froides et seyantes (sauf Christian qui avait gardé le pantalon néoprène). La voûte mouillante est toujours aussi accueillante et le cheminement est un peu plus difficile à trouver dans ce sens. Il faut savoir garder calme et sang froid pour passer ce que Manu réussit avec talent en nous ouvrant à nouveau le chemin.
A la sortie la chaleur du soleil tamisé par les arbres nous apporte ses bienfaits. On se change prestement pour ne pas se faire dévorer par les taons et l'on remonte vers la voiture.
Il est environ 19 heures et nous sortons enchantés par cette première visite aux Chaillets. Nous n'avons pourtant vu qu'une petite partie de la grotte.
A suivre…

JP

cliquez pour agrandir cliquez pour agrandir cliquez pour agrandir
cliquez pour agrandir cliquez pour agrandir cliquez pour agrandir


Participants : Aurélien, Jimmy, JP, Manu, Marie-O, Nico, Paul, Vout Vout (SCL)

TPST : 8h

Ca y est, c'est le grand jour ! Tout le monde est sur le pied de guerre, les uns dans le secteur jurassien, d'autres vers Givors et le dernier dans ses pénates lyonnaises.

Cette sortie, prévue de longue date et organisée par Nico, subit d'emblée quelques impondérables de dernière minute, (on peut remercier la bête sauvage ayant décidée de traverser la route sur le capot de la voiture de JP quelques jours auparavant !) mais après plusieurs étapes et " c'est la faute du GPS ! ", l'équipe de choc se retrouve en plein maquis ardéchois un peu avant midi face à… une porte en fer !

En effet, qui dit spéléo touristique, dit accès réglementé dans bien des cas. Nico a pris soin de récupérer les 3 clés nécessaires à notre périple souterrain et donc la porte de l'Aven Despeysse nous laisse pénétrer dans la fraîcheur des entrailles de la terre. La température ambiante nous semble tout de suite plus clémente que dans notre massif jurassien et promet d'être plutôt un inconvénient pour les parties les plus sportives de notre excursion souterraine, limitant la récupération après les efforts.

Le premier puits et l'accès au second sont relativement exigus et pour cause, cette zone a été totalement percée à l'explosif suite au repérage magnétique du terminus des cheminées escaladées depuis l'entrée inférieure : la grotte de St Marcel d'Ardèche.

Nico a eu le temps d'équiper les premiers puits en attendant le reste du groupe, la progression est donc rapide malgré le passage de la " Chatière Mouillée ". Comme à son habitude, à la sortie de cette étroiture aquatique, manu nous invente un shunt pour nous faire enrager…
Les stalactites qui se trouvent ici sont recouvertes de petites formations d'aragonite des plus esthétique que nous immortalisons immédiatement avec nos appareils numériques (plus ou moins jetables pour certains). Nous poursuivons la descente sur la " Coulée Blanche ", un toboggan de 15m, ensuite vient un pendule acrobatique situé dans la paroi en face de l'équipement, que manu met plusieurs minutes à négocier.

Après quelques interrogations sur la suite du parcours : fond du puits ou méandre à mi-hauteur, Nico vient nous aiguiller vers le méandre qu'il profite d'équiper avec une longue main courante. Nous nous trouvons au début de la " Galerie N12 " après l'enfilade de puits de l'Aven Despeysse.
De nombreux passages, équipés en fixe la plupart du temps, nous permettent de franchir des ressauts et escalades jusqu'à un toboggan de 30m dans une galerie aux dimensions nettement plus importantes. J'en profite pour faire des photos avec manu comme opérateur flash. La " Salle Blanche " nous accueille alors pour " l'enkitage " des cordes et le pique-nique de rigueur.

A partir d'ici, le réseau comporte de nombreux ramifications et l'itinéraire vers la grotte de St Marcel est repéré à l'aide de flèches réfléchissantes, le top du top ! Les galeries présentent un remplissage d'argile et une voûte arrondie laissant apparaître des cupules d'érosion. La marche y est aisée, quelques fois entrecoupée par des ressauts équipés en fixe. Même les noms des départs de galeries que nous croisons sont indiqués sur des affichettes fixées aux parois. Nous pouvons ainsi apprécier notre progression car les différentes branches du réseau portent chacune une lettre de l'alphabet dans le sens des explorations historiques, c'est-à-dire à partir de la grotte de St Marcel, jusqu'au fond (Galerie N). C'est donc à rebours que nous égrenons les noms des intersections.

De temps à autre, Nico sort discrètement la topographie pour repérer notre progression : il évite subtilement que l'ensemble du groupe ne réalise l'ampleur du parcours restant jusqu'à la sortie ! Malgré tout, le groupe reste soudé, l'entraide et la bonne humeur demeure. Marie-O me fera d'ailleurs remarquer que l'esprit d'équipe est très développé chez les spéléos (en tous cas chez nous !).

Survient un secteur éprouvant, qui " casse " notre rythme, les galeries deviennent plus basses et les passages le dos courbé et avec des kits à traîner se succèdent de manière très désagréable. Une étroiture montante nous oppose quelques difficultés, nous y laisserons tous de grosses gouttes de transpiration ! Heureusement, nous croisons de belles concrétions et un grand gour qui nous font oublier les petits désagréments de notre randonnée souterraine.

Nous arrivons à un rétrécissement qui semble être un éboulis mais toutes les ouvertures sont bizarrement barrées de pointes de métal cimentées. Voilà la deuxième porte de la traversée : elle sépare la zone " spéléo " de la zone " touristique " car une partie de la grotte de St Marcel est aménagée.

La galerie devient alors gigantesque, semblable à une autoroute pour clostrophiles ! Malheureusement, de nombreux graffitis salissent les parois claires marquées par le courant de la rivière souterraine qui devait sévir dans ce secteur proche de l'exutoire originel du réseau. La sortie est enfin toute proche ! Peu de temps plus tard, nous franchissons une vieille échelle métallique descendante de 15m dans un probable effondrement de l'ancien collecteur et nous voilà devant une nouvelle porte, entourée de grillage cette fois-ci : c'est le porche de la grotte de St Marcel.

Le paysage extérieur mérite, lui aussi, le détour et nous offre un superbe panorama sur les gorges de l'Ardèche en contrebas du chemin à gravir pour retrouver une route et la civilisation. Un maquis de chênes verts et de pistachiers lentisques couvre les pentes rocheuses de cette région calcaire et karstique qui n'est pas sans me rappeler un fameux congrès spéléo dans le Var (Ollioules 2003).

Séance déshabillage et certains se dévouerons pour déséquiper les premiers puits de l'Aven Despeysse pendant que les autres attendront sagement, les doigts de pieds en éventail, les voitures qui les mèneront au gîte réservé pour la nuit.

Pour conclure, une sortie spéléo sympa en grand groupe pour nous, les habitués des sorties à 3 ou 4 personnes. Sacré parcours, jolies concrétions et belles dimensions de galeries sous cette région non moins pittoresque. A quand la prochaine excursion hors de nos frontières jurassiennes ? Bientôt, je n'en doute pas !

Aurélien

cliquez pour agrandir cliquez pour agrandir cliquez pour agrandir cliquez pour agrandir cliquez pour agrandir
cliquez pour agrandir cliquez pour agrandir cliquez pour agrandir cliquez pour agrandir cliquez pour agrandir
cliquez pour agrandir cliquez pour agrandir cliquez pour agrandir cliquez pour agrandir cliquez pour agrandir
cliquez pour agrandir cliquez pour agrandir cliquez pour agrandir cliquez pour agrandir cliquez pour agrandir