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Participants : Manu, J.P, Vout Vout (S.C.L)
Eric D, Dom G, Clément G, Olivier V (S.C.S.C)

Sortie : Exploration, contrôle du niveaux des siphons ; aménagement de passages techniques.

Du compte-rendu général de Vout Vout…

Sortie conjointe avec nos collègues du S.C.S.C en vue de l'aménagement des points litigieux dans la grotte de la Douveraine. Ces derniers ayant déjà pas mal travaillés sur le sujet au cours de ce mois d'Août. Il est normal que nous leurs donnions un coup de main. En plus du confort de progression, cela permettra également d'avoir une plus grande marge de sécurité dans ces passages.
Les Sanclaudiens ne devant venir que cette après midi, nous en profiterons ce matin pour observer les niveaux des siphons de la grotte du Prioré et de l'exsurgence du Prioré ou du Merdasson, l'appellation n'étant pas arrêtée. D'après certaines théories, il semble que ces deux cavités sont en étroites relations avec la Grotte de la Douveraine distante de quelques centaines de mètres.

Après une sympathique et courte escalade dans le lit du torrent maintenant asséché, nous abordons l'entrée de l'exsurgence. Celle-ci se présente sous la forme d'un tube plongeant formée dans un pendage à 70° environ. Manu en tête d'équipe, procède à un ramonage en règle nettoyant le conduit de ses blocs les plus instables. Nous entendons alors les cailloux débarouler avec un bruit amplifié par la distance et terminer par un plongeon à l'écho fantastique. Manu entame alors une désescalade seul, afin d'éviter que le suivant précipite accidentellement un parpaing sur le précédent. Tout au long de sa descente il nous annonce la profondeur : -20 ; -25 ; -30. À -31 mètres il atteints la nappe siphonnante. Aurait-il fait 11 mètres de première ? En effet, la dernière fois que le niveau a été observé il était à : -20 mètres.

Passons à la grotte du Prioré située sur le même secteur. Sans difficulté nous en trouvons l'entrée. C'est une cavité également formée dans un pendage identique à l'exsurgence ; je m'engage alors.
Devant moi ce qui s'annonce n'est guère réjouissant : une sorte de boyau oblique dont la partie la plus large est en haut, évidemment ; tout de suite après un puits étroit, lui aussi incliné et enduit de monmilch. Bref un véritable piège à spéléo pas bien remis d'une semaine de terrassement en cave. Je laisse donc avec plaisir, ma combinaison à Manu et d'une façon plus large la joie de la découverte à mes jeunes compagnons.
Manu s'engage aisément suivi de J.P. Il semble néanmoins nécessaire de placer une corde pour la remontée. Je m'installe à l'extérieur un lit douillet de feuilles mortes, et déguste sans modération le silence majestueux de ce magnifique paysage. M'assoupissant j'entends en filagramme la conversation assourdi des deux explorateurs. Je crois que ,bien, bien, bien plus tard, quand mes os ne me permettons plus toutes ces facétieuses acrobaties, je me recyclerai en équipe de soutien en surface : l'été, quand il fera beau et dans des paysages aussi sublimes.
Mes deux aventuriers reviennent. J'entends des gémissements, des " pousse, mais pousse ! " et bien d'autres exclamations peu réjouissantes.
Apparemment l'accouchement semble douloureux. Ils apparaissent enfin dans un état… de spéléologues ayant passés plusieurs jours avec Ursus Spéléeus dans la partie extrême du Nouveau Réseau.
Résultat : le niveau du siphon laisse un espace libre entre la surface de l'eau et la voute de la galerie. Ceci permet de sentir un léger courant d'air. Maintenant pour la suite ce sera nécessairement en néoprène et ainsi équiper, une sacrée partie de plaisir dans les passages précédents. En tout cas mes coéquipiers bien vaccinés n'en seront pas, à moins d'un sévère recalibrage de la galerie.

Nous cassons la croûte sur des plots de hêtres au bord du cours d'eau de la Douveraine, observé un instant par une maman chamois et son petit. Les gars du S.C.S.C arrivent pile poil à la fin de nos agapes.
Planification des travaux à effectuer aujourd'hui et nous filons à la grotte de la Douveraine. " Filons " est un bien grand mot car chargés comme des mulets, la remontée du canyon n'a rien de la grâce bondissante de nos amis qui, là haut dans la falaise, doivent se marrer comme… des chamois. Néanmoins, c'est nettement plus agréable que l'hiver. Décidément j'aime de plus en plus ces lieux.
Pendant que l'équipe sanclaudienne s'activera sur les étroitures syphonnantes ou pas de la galerie du Biotope ; nous nous occuperons du plan d'eau dans le laminoir de la galerie des Bassins en y plaçant un drain permanent ce qui évitera un demi bain parfois plus, dans l'eau glacée, sauf pour les filiformes qui peuvent passer par le Court-Circuit.

Dans le puits d'accès ainsi qu'au début de la galerie du Biotope, Manu aidé de Dom procède à une série de mesures du courant d'air aux endroits les plus favorables (voir : commentaires de Manu ci-après).
Petite surprise à la Trémie : les crues ont délogées les vérins de soutiens et plusieurs blocs sont tombés dans le passage. Il faut donc nettoyer tous ces " ch'nis ". Ceci est fait rapidement et nous nous engageons sous les blocs dont il est recommandé de ne pas approfondir l'observation sous peine d'infarctus. De l'autre côté de la laisse d'eau Manu, qui bien évidemment nous à doublé par le rallongi-étroit-mais-sans-eau, à pitié de nous et installe six mètres de tuyau d'arrosage pour siphonner la narquoise flaque d'eau. C'est long ! Quatre centimètres pour un quart d'heure. Cela permet néanmoins de passer en ne se mouillant pas le ventre ; c'est déjà ça.
Nous attaquons derechef nos travaux de terrassements. Creusant dans un mélange de graviers de sables et d'argiles notre besogne avance rapidement. Las, un bloc semblant scellé au plancher est indécollable. Nous tentons de le contourner ; rien à faire, il s'étend sous les dépôts. La massette et le burin ne font que l'entailler légèrement. Il faudra revenir avec des moyens plus brutaux. De toute façon le drain que nous avons amené est un peu court ; il faudrait le double pour qu'il fonctionne d'une façon satisfaisante.

Dans la galerie du retour, nous avons la bonne surprise de ne plus retrouver une certaine étroiture ; résultat de l'efficace travail de nos partenaires. À la voute mouillante d'entrée déjà bien confortable à notre arrivée par rapport à ce que nous avons connu ; nous pourrions maintenant passer à deux spéléos de front et presque sans se baisser ; hallucinant ! Oui mais alors ? Fini le bruit de chaudière en ébullition quant la puissance d'Éole s'engouffrait entre les 7 centimètres de la surface de l'eau et le plafond ? Par contre rien à faire pour réchauffer le courant d'air qui nous glace pendant la remontée du puits d'entrée.

Aux voitures, la conversation s'éternise avec nos amis et les dérives philosophiques, psychologiques et métaphysiques sur les E.P.I nous font rentrer un peu tard par rapport à nos prévisions. Ceci me vaudra de la part de ma douce moitié un " tiens, déjà ? " légèrement moqueur. Malgré cela, mon assiette est sur le coin du feu enfin, du frigo, par ce temps.

Vout Vout

Aux observations et commentaires de Manu…

Coordonnées GPS de l'exsurgence du Prioré : 868.980 - 151.795
(L'altitude de 505 mètres sur le GPS est fausse).

Pour ce qui concerne les altitudes :
La grotte du Prioré est située à 900m.
L'exsurgence du Prioré est à 877m.
L'entrée de la Douveraine 840m.
Le niveau du siphon était à 846m ; soit 6m plus haut que l'entrée de la Douveraine.
Les mesures d'altitude sont à + ou - 10m (altimètre).

Il est à préciser qu'en crue l'eau ressort de l'exsurgence du Prioré ; soit 31m de mise en charge.
Ce qui veut dire qu'en crue l'eau ressort à 877m ; soit plus haut que l'entrée de la Douveraine qui elle n'est pas saturée.
Il serait bon demander à un spécialiste ce qu'il en pense. Cette observation permet-elle d'affirmer que les 2 réseaux sont indépendants ?

Pour la vitesse du courant d'air à la Douveraine :
20 km/h mesuré dans l'étroiture verticale et 13 km/h au niveau du siphon (passage de section d'1 m²)
Température extérieure pendant la mesure: environ 23°C à 1133m et environ 25 à 26°C estimés vers 844m (La tête en l'air a oublié son thermo . . .)

Température à l'intérieur : 7°C dixit The Dom et je le crois volontiers.
Vent à l'extérieur pendant la mesure: faible de tendance Nord/Ouest sauf Canyon où s'écoule une brise descendante d'Est.

Manu

En passant par les sensations extrêmes de J.P. : La grotte du Prioré vu de l'intérieur.

Mon GPS nous guide jusqu'à l'entrée de la grotte du Prioré mais, attentif en permanence à ses évolutions chaotiques, je me retrouve quelques mètres plus bas que Christian et Manu. Celui-ci m'interpelle et m'annonce : " l'entrée de la grotte est ici ".
Sur le coup, j'ai presque envie de jeter mon GPS en bas de la pente mais, après mûre réflexion, je n'en fait rien car, malgré sa lenteur et ses caprices, il me confirme les dires de Manu en pointant à 20 mètres de distance, Nord - Nord/ Est, l'entrée de la grotte.

Rapide coup d'œil sur le porche d'entrée plutôt sympa : beau calcaire blanc, constellé de Meta et de Triphosa. Plus loin, le boyau étroit n'est pas très engageant. Manu enfile une véritable tenue de spéléo et file assez naturellement jusqu'au fond du boyau, à l'aplomb du dernier puits qu'il faut descendre pour atteindre le siphon. Malgré l'étroitesse, une corde s'avère nécessaire par sécurité. Je le rejoins avec peine pour pouvoir le seconder dans l'exploration en bas du puits, jusqu'au siphon. Le mondmilch des parois nous souhaitent la bienvenue.
À la suite de Manu, j'arrive en bas du puits en désescalade pour m'apercevoir qu'un trou de souris, dynamité par le GSD, permet de poursuivre l'aventure. La suite, hélas, ne s'annonce guère plus avenante. Manu m'annonce qu'il est parvenu jusqu'au siphon.
Je lui demande s'il est possible de se croiser pour que je puisse m'engager (histoire de n'être pas descendu pour rien). Réponse : " … ". Je réitère ma question et finalement Manu m'indique que c'est possible.
Un ramping sur quelques mètres dans une diaclase très étroite permet d'atteindre rapidement le siphon. Manu a réussi à stationner au dessus de moi en opposition. Je ne parviens pas à sortir l'appareil photo en raison du manque de place ! Je n'ai alors désormais qu'une idée en tête : sortir au plus vite de cette souricière. Manu s'appuie sur moi, me tasse, me pousse un peu vers l'eau boueuse et froide du siphon pour pouvoir réaliser son demi tour contorsionné et s'engager vers la sortie.
J'arrive en bas de la corde et commence la remontée grâce à quelques aspérités sur la paroi. Plus haut, le léger élargissement du puits et l'absence de marches me laissent perplexe. Pourtant, je me dois de parvenir à m'extirper de ce piège à spéléos. Finalement, Manu plein de mansuétude met en place une boucle sur la corde et une sangle en tête de puits qui me permettent de me hisser et de m'extraire, non sans efforts, du puits. Comment a-t-il fait sans ces atèles salutaires ?
Au moment du retour, me voici donc pieds en avant vers la sortie, dans une position scabreuse et précaire pour retirer la corde et la sangle. Un peu essoufflé par ces péripéties peu conformes à mon gabarit, je déséquipe avec lenteur essayant de reprendre mon souffle. La corde parvient jusqu'à Manu mais pas la sangle que je lance trop précipitamment et qui retombe dans un petit puits inaccessible ! Par Sainte Barbe, voici donc notre obole symbolique à cette grotte peu pendable !
Manu, voyant et entendant mon dépit de ne pouvoir me débloquer, m'encourage en me demandant de me souvenir de la manière avec laquelle je suis venu au monde. N'étant pas tout à fait dans une posture appropriée pour débattre, il me semble vain d'expliquer que " naître " les pieds en avant n'est pas forcément la manière la plus naturelle ! Finalement, après avoir retiré l'appareil photo de la poche de ma combinaison, je parviens épuisé vers la sortie.

JP


Participants : Manu, J.P, Vout Vout (S.C.L)

Sortie : visite, première

Les conditions météo semblent favorables pour une visite à la Caborne de Chambly. Le but principal est d'atteindre ce petit départ débusqué le 29 Juillet 2006 et dont nous n'avons pu voir jusqu'à présent de quoi il retourne faute de créneaux praticables pour le franchissement des siphons.

An niveau du lac de Chambly, Manu cale son altimètre histoire de vérifier l'altitude du S4, le siphon le plus bas sur le parcours habituel et qui souvent est fermé. Le niveau de l'eau du Lac de Chambly se situe environ à -17m par rapport à l'entrée de la grotte.
Nous n'avons revêtu que le bas de la combinaison néoprène mais c'est déjà étouffant surtout dans la partie de la galerie Sciatique. Au passage aquatique sus nommé, J.P constate que l'eau ne monte pas plus haut que le nombril. Nous n'aurons donc pas besoin de mettre la veste de la combinaison. L'altimètre de Manu annonce : -12m alors que la topo indique -17m.
Quelques mètres après et peu avant les Piscines je retrouve niché dans les voutes le petit départ d'où souffle un léger courant d'air qui m'avait tant intrigué en son temps. L'escalade par elle-même n'est pas d'un niveau technique élevé, c'est juste la couche d'argile recouvrant les parois qui rends l'opération délicate.
Manu à l'instar du lynx bondissant des forêts jurassiennes s'élance, bien aidé en cela par une bénévole et compatissante plateforme mobile, ajustable et stable qui est le dos et les épaules d'un dévoué coéquipier. Il atteint sans difficulté le départ du boyau et disparait bientôt en se dirigeant vers l'amont. Le petit courant d'air est toujours présent. Manu nous communique le résultat de son avance mais bientôt nous n'entendons que le raclement de sa progression s'atténuant de plus en plus. Je me déplace alors dans la galerie principale et toute lumière éteinte, j'essaie de voir si une lueur n'accrocherait pas ma rétine, signe d'une éventuelle communication.
Rien de particulier ne m'interpelle et je reviens au départ du boyau tentant par quelques pitonnages de sécuriser son accès. Pendant ce temps là, J.P va réaliser quelques clichés dans la galerie des Piscines. J'entends alors notre explorateur revenir et semblant tout excité. Alors que nous opérons notre jonction il m'explique.
- " J'ai bien fait 70 mètres dans une conduite forcée de 50 centimètres de haut, environ, sur 1 mètre de large et semblant se diriger vers l'amont. Arrêt sur rien ; j'en laisse pour les autres car il semble bien que c'est de la première ; il n'y a aucune traces dans l'argile devant moi ".
Difficile à croire dans une classique comme celle-ci. Mais bon, à la réflexion, les ouvertures de visite sont tellement rares que les spéléos essayent plutôt d'aller voir le plus loin possible.
Sur un amarrage naturel Manu installe une corde agrémentée de deux boucles qui nous aidera pour le franchissement du passage lors de notre retour pour effectuer la topographie ; car il faudra bien revenir pour en lever le plan si première c'est. Nous vérifierons à notre retour sur la cartographie existante et auprès des inventeurs de la cavité.

Puisque nous sommes ici, nous décidons d'aller jeter un œil au siphon-sans-nom-parce-que-c'est-une-voute-mouillante-souvent-noyée et qui ouvre l'accès à un joli développement du réseau notamment : le Méandre Monotone.
C'est environ 15 à 20 centimètres d'espace libre entre le plafond et la surface de l'eau que nous découvrons. L'occasion est trop belle et même si nous n'avons prévu qu'une courte sortie il serait regrettable de manquer cette opportunité.

Nous revêtons nos dessus de néoprène, que nous n'aurons finalement, pas emmenés pour rien et, glissant gracieusement sur le dos le nez au plafond (c'est mieux), le bout des bottes en point de mire et le casque sur le ventre nous franchissons joyeusement ce laminoir au trois quart noyé.
Derrière, après un douloureux passage de quelques mètres à quatre pattes sur de jolis galets, nous abordons une superbe progression aquatique dans une galerie de type " trou de serrure " mais grand, le trou de serrure. Ensuite c'est le Méandre Monotone qui nous accueille.
Que dire de cette... soporifique avance ? Manu à son habitude file devant, suivit de J.P soliloquant à voix haute sur l'éventuelle conséquence qu'aura ces évolutions sur son travail demain :
- " Tournes à droite après à gauche et puis encore une fois à gauche tu reviens à droite ; un coup tu avances de front une autre fois de côté, pfou… ! Et ça continue ; si l'habitude reste, cela ne va pas être une sinécure demain pour sortir de mon bureau ! ".
J'ai encore en mémoire un extrait lu dans le bulletin de l'A.S.E 1985 n° 18 : "… de court-circuiter le S7 en jonctionnant avec le Méandre Monotone…". C'est donc le nez en l'air, à la recherche d'éventuels départs que je progresse tout en faisant attention où je mets les pieds. Et des départs j'en aperçois quelques uns. À ce petit jeu, je commence également à voir des étoiles. Il faut dire que nous avons aussi gardé la veste de la combinaison et même ouverte cela asphyxie un peu.
Au niveau des Dalles, nous décidons que ce sera tout pour aujourd'hui. Petit remontant sous forme de quelques biscuits énergétiques et demi tour. Au retour, nous découvrons quelques petites flèches verticales délicatement peintes sur les parois avec indications de hauteur : 10m ; 5m. Sans doute les départs remarquables repérés par nos prédécesseurs. Nous reviendrons c'est sûr.

Dehors, la nuit tombante nous enveloppe. L'intense circulation des visiteurs pour les cascades du Hérisson s'est tue et dans la paroi surplombante le hululement d'une chouette en grande conversation avec une copine agrémente agréablement notre sortie. Bon ; quand est-ce que l'on revient ?

Vout Vout

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