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Participants : Manu Baud, Michel Menin

La sècheresse qui a réduit nos rivières souterraines à l'étiage maximum n'étant pas éternelle, nous profitons d'une journée de congé de Manu pour visiter sa récente découverte après la Galerie de la Porte de Pierre, et prolonger cette belle première.
A 8 heures nous pénétrons sous terre, et commence la progression pliés en deux, parfois à quatre pattes, peu souvent debout, jusqu'au siphon désamorcé.
Manu se met en néoprène, mais je préfère l'ancienne méthode pour éviter le transport de la néoprène : nu des pieds (dans les bottes tout de même) jusque sous les bras ou j'ai remonté en le roulant mon tee-shirt. Je ne trouve pas l'eau bien froide en pénétrant dedans, mais à mi parcours je sens la surface de mes jambes s'engourdir.
Parvenu de l'autre coté je me sèche avec une serviette prévue à cet effet et remet mes habits encore chauds.
Manu traverse et se rechange aussitôt.
Bien vite, nous voici en bas de la lucarne d'entrée de la Galerie de la Porte de Pierre, escalade et petites contorsions nous amènent dans le boyau que nous remontons tantôt à plat ventre tantôt à quatre pattes, encouragés par les kilomètres à parcourir debout qui nous attendent plus loin.
Manu passe le premier, kit-bag au pied que je décoince en le suivant.
Nous franchissons les laisses d'eau le dos collé au plafond bras et jambes arc-boutés pour ne pas nous mouiller.
Gentiment Manu me fait passer le premier dans la partie très étroite, au cas ou je reste coincé, afin qu'il ne soit pas prisonnier derrière mon cadavre (je suis un peu plus fort que lui: 1cm de tour de poitrine en plus !).
Et le passage avant lequel je me suis arrêté samedi dernier, mais franchi par Manu est là: 4 mètres en forme de trou de serrure, dont la partie supérieur mesure 70 cm de large pour 20 de haut, avec au centre un surcreusement de 30 cm de profondeur large de 20 cm au début et se rétrécissant jusqu'à être presque fermé à la fin.
Au début c'est de la rigolade; bien allongé les deux bras devant, le casque dans une main et le bout du décamètre dans l'autre, les pieds et les coudes s'accrochent comme ils peuvent pour avancer mes 70 kg scotchés au sol par l'argile. Les derniers mètres sont difficiles, mais ça passe. Même Vout-Vout devrait passer en soufflant un peu.
Et derrière ça s'élargit !
Manu me rejoint, plus à l'aise que moi, et nous reprenons la topo dans un boyau tortueux devenant de plus en plus confortable, avec soudain la vue sur du large espace noir !
200m d'amont large à quatre pattes et parfois debout, plusieurs dizaines de mètres étroits en aval nous attendent aux dires de Manu, et moi dans ma tête j'ai un peu exagéré la spaciosité de ce collecteur inconnu, et très vite je dois revenir à une réalité qui bien que proche des dires de Manu semble moins agréable à parcourir: Largeur 3 ou 4 m, rarement plus, et souvent moins, hauteur 1m50 ou un peu plus au début, puis il faut se remettre à quatre pattes, puis à plat ventre, avec des petits élargissements appréciés dans cet amont qui se révèle être un aval, et qui d'abord de direction nord se dirige dans un parcours en baïonnette vers l'ouest.
Un petit courant d'air froid se dirigeant vers le fond, exit nos désirs de continuer à ramper dans une galerie qui se rétrécie, mais la fatigue et l'envie de jeter un coup d'œil à l'amont nous font arrêter la topo devant un inconnu étroit mais encore franchissable en grattant un peu le sol par endroits.
Cette galerie à l'origine plus vaste: 3 à 5 m de large et 1 à 2 m de haut à été comblée de remplissages successifs: Argiles très blanches, galets roulés, couches de calcite en feuilleté, jusqu'au plafond presque, puis nettoyée par une très forte pression d'eau retournant les plaques de calcite emportant les galets, et s'arrêtant brutalement, une petite calcification scellant à jamais les dégâts de cette crue, comme si le temps s'était arrêté depuis.
La Porte de Pierre : opercule ne laissant que quelques centimètres de passage dans le boyau, pesant près de 50 kilos et dont j'ai constaté en la démontant qu'elle a été soulevée pour être dressée, et retenue de basculer par des pierres derrière elle, aurait-elle en des temps lointains freiné en quelques secondes la violence d'une très forte crue ? Tout le laisse à penser.
Nous revenons sur nos pas et pénétrons cette fois-ci dans l'amont de ce collecteur : c'est large de trois mètres en moyenne, mais tout de suite très bas.
Il faut, après une dizaine de mètres de ramping, forcer un passage très bas en vidant mes poumons pour arriver à un carrefour ou à droite la galerie plus confortable de quelques mètres donne sur une crevasse ovale très propre se resserrant pour devenir impénétrable, et que je sonde jusqu'à quatre mètres de profondeur. De toute évidence la propreté de ce trou à aspect vaginal indique qu'en période active l'eau en sort avec un fort débit.
Revenus au petit carrefour nous repartons dans le prolongement du laminoir précédemment parcouru, toujours à plat ventre dans une galerie moitié moins large, et profitons d'un élargissement pour faire demi-tour, peu encouragés à continuer dans les quatre mètres visibles d'une suite de plus en plus étroite.
Ces deux extrémités de galeries méritent sans doute que l'on cherche à aller plus loin, mais la fatigue et surtout le refroidissement dûs au relevé topographique ne nous permettent plus de continuer.
Dans deux jours je fête mes soixante et un ans, et Manu propose de donner à la galerie le nom de Galerie des 61.
Et nous revoici face au passage étroit de la Galerie de la Porte de Pierre, ou évidemment au cas où … Manu passe le premier.
Je m'engage ensuite, mais c'est que dans ce sens on n'a plus de prises ni pour les mains ni pour les pieds, et si le corps n'est pas comprimé, il ne peut même pas se contorsionner !
C'est centimètre par centimètre que j'avance par de petits mouvements des hanches, le bassin avançant 1 cm coté gauche, 1 cm coté droit, 1 cm coté gauche, etc. et ainsi sur environ deux mètres jusqu'à ce que les coudes puissent enfin s'écarter un peu pour se tracter avec.
La suite des reptations puis de la marche ne me permettent pas de me réchauffer, j'abandonne Manu qui se change pour mettre sa néoprène avant le siphon, et traverse habillé le siphon pour sortir au plus vite au soleil.
Nous avons passé 8 heures sous terre dont environ 7 pliés en deux ou à plat-ventre, et en garderons en souvenir une bonne inflammation des muscles du cou.

Michel


Participants : Jean-Pascal GRENIER, Manu BAUD, Patrick ROBERT (SCL), Jean Noël OUTHIER (ASPP), Clément GOUOT et Vincent QUATREPOINT (SCSC)

TPST : 9 heures

Aux dires des connaisseurs, "le Petit Pré" est la plus belle des cavités dans le secteur ; On y trouve de la verticalité, des grands puits large, et une propreté presque impeccable.
C'est donc ce petit bijou qui sera visité en formant une équipe réunissant 3 clubs jurassiens avec à la barre Manu et Vincent.

Tout le monde est à l'heure au rendez vous du matin, et 45 minutes plus tard, on regrette presque d'être venu ; Il y a du vent, il fait froid, pas un rayon de soleil, et il y de la bouse de vache partout où l'ont met les pieds. On stationne les voitures de l'autre côté d'une barrière séparant donc un troupeau de vaches bien intéressé par nos kits. Là, les voitures ne risquent rien….

La localisation du trou se fait avec la mémoire commune de Jean Noël, Manu qui est venu repérer et également Monsieur GARMIN qui connaît quasi tous les trous.

La préparation des kits s'avère être une formalité puisqu'ils sont déjà préparés sauf un ; 1 corde du SCL est à ranger avec une corde à Vincent dans un kit et c'est tout.

On divise le groupe en 2. JP et Clément vont faire le point et quelques rappels avec Patrick à l'extérieur. Pendant ce temps, Manu, Jean-noël et Vincent équiperont.
Manu se met à la tâche une fois la grille d'entrée soulevée. Les réflexes ne sont pas au rendez vous pour le président Lédonien. Ah, la faute à la borne aux cassots. D'ailleurs, le but de la sortie pour les membres du SCL est de faire de la spéléo verticale.

Finalement, les cordes sont attachées à des amarrages avec des nœuds et tout le monde descend en 2h30. Arrivé à - 235, c'est le champagne qui coule (qui devrait couler). Clément, Jp, et Manu viennent de battre leur record de profondeur. Jp remarque peu d'effet sur sa personne à cette profondeur et semble plutôt inquiet sur la façon de remonter tous les beaux puits descendus. Mais il a une arme secrète dont il ignore encore l'efficacité " un pantin ".

Comme l'horloge tourne, Clément, Manu et Vincent s'engouffrent dans le méandre réputé infâme de façon à atteindre le puits Zosso a -320. La limite de retour se fera au plus loin à cet endroit. En effet, la météo annonce dans ses prévisions, un risque de faible pluie en fin d'après-midi. Comme il faut toujours se méfier des prévisions, les explorateurs prudents prennent une marge de sécurité. Jean Noël connaissant les lieux ne souhait pas se joindre à l'équipe de pointe mais l'accompagne sur les 5 premiers mètres.

Le méandre de 200 m de long a tendance à descendre. Il n'est pas très haut mais extrêmement sinueux. La roche n'est pas agressive et très propre. Un kit de corde pour les prochains agrès est emporté. La progression est relativement rapide sauf dans les passages très étroits. Les casque sont souvent dégrafés et la quincaillerie des baudriers rangée dans le kit. Clément et Manu sont avantagés par leur gabarit. Quand à Vincent, le kit le ralenti un peu. D'ailleurs, à un endroit, le bassin coince. Ce n'est vraiment pas large. Une iliaque montée sur pivot serait un plus.

A -275 m, le premier ressaut nécessite l'installation d'une corde. Puis vient le second ressaut ; un R6. L'installation de l'agrès se fait en hauteur, puis il faut redescendre de 2 mètres au fond du méandre pour cheminer les pieds devant dans un passage encore bien étroit pour ensuite attraper la corde et installer son descendeur. Clément voyant ses confrères tirer une tête pas possible décidera avec sagesse de s'arrêter. Ensuite le reste s'élargi un peu pour arriver au sommet du puits Zosso : P30. L'équipement se fait avec de la corde de 8 mm et les points en place sont quasi de l'époque de la première. A quelques mètres du fond du puits Zosso, le fractionnement est obligatoire. Un seul point est présent et il est impossible de le doubler avec un amarrage naturel. A rappeler que en corde de 8 mm, tous les fractionnements sont doublés à l'exception d'un frac intermédiaire de confort qui en cas de rupture n'amènera pas la corde sur un frottement. C'est donc la raison qui l'emporte à 15h20 et annonce la remontée.
Le retour dans le méandre se fait avec des façons de passer différentes qu'a l'aller.
1h10 plus tard, en sortant du boyau, un plat chaud constitué d'un paquet de nouille chinoise rallongé avec de l'eau est avalé. Les autres ont entamés la remontée et on arrive à parler à Clément situé quelques fracs plus haut.
A notre tour, Manu entame la remontée et Vincent suivra derrière pour déséquiper.
Tout le monde sera sorti à 19h00 avec toujours un petit vent bien froid.
Le retour aux voitures permet de constater que les véhicules sont stationnés dans une autre pâture et que les bovins présents ont bien admiré la belle R21 à Vincent.

Au bilan, une bonne sortie dans une cavité à connaître au moins jusqu'à la base des puits (-235). L'échelonnement des personnes a limité les temps d'attente et chacun a pu se faire plaisir à son niveau en toute sécurité.
Merci à tous pour la réussite de cette sortie.

Vincent

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