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Participants : Nicolas, Manu, J.P, Vout² (S.C.L).
Équipe d'appui et soutien extérieur : Perrine et bébé Célian.

TPST : 9 heures

Le point de vue de Vout Vout :

Une superbe balade dans une superbe région, superbement accueillis en terre dauphinoise.
Les trois jurassiens rejoignent Nicolas le vendredi soir, qui nous offre le gite en son fief de Grenoble. Le couvert ce sera en contre partie d'un jeu à 8 mains, d'assemblage de chaises achetées spécialement pour l'occasion. Apparemment, il y en a qui ne vont pas manger ce soir.

Allongé sur le parquet du séjour, mon matelas gonflable s'affaisse doucement. Tiendra-t-il jusqu'à demain matin ? Et puis, malgré les fenêtres ouvertes, il fait une chaleur d'enfer, ce qui ne facilite guère le sommeil. Peut-être aussi l'excitation de courir l'aventure de demain. À côté de moi, mes compagnons de chambrée semblent avoir les mêmes difficultés que moi pour s'endormir.

Réveil de bonne heure et callés par un copieux petit déjeuner nous partons pour 1h de route à travers le Vercors, jusqu'à Choranche. Si le décorum n'était pas si sublime, coincé entre les kits à l'arrière du carrosse de J.P, je piquerais bien un petit roupillon.
Sur site, nous nous garons sur le parking de la grotte touristique où nous nous équipons. Déjà sur le départ, un groupe d'un C.D.S du Nord Est et, alors que nous démarrons, un B.E et ses clients arrivent.
Approche par un sentier confortable et touristique. L'entrée de la grotte : un lac d'une quarantaine de mètres qu'il convient de traverser en canot ou en combinaison néoprène pour poursuivre. Nous réhabilitons l'embarcation du club qui tiens plus du " radeau de la Méduse " - appellation appropriée, comme nous le verrons plus loin - que du " Bombard 2 ". En effet, au dernier test il semble ne pas retenir efficacement l'air que nous lui insufflons. Qu'importe, cela ira bien pour ce périple allé ; on avisera pour le retour. Nous prenons pieds sur l'embarcadère opposé situé justement, sous la " Méduse ", concrétion particulière de la grotte. Une escalade suivit d'une vire nous donne ensuite, accès au niveau supérieur.
Impressionnant gabarit cette galerie. Les effondrements que nous franchissons sont également à l'avenant. Par endroits, de beaux secteurs concrétionnés : gours, massifs stalagmitique. Les salles : des Fontaines ; de la Cascade Rouge ; à Manger (tient !) s'enchainent. 2ème accès au réseau actif à 1400m de l'entrée ; le plus emprunté semble t'il, où nous retrouvons nos nordistes qui viennent d'arriver. " Comme on te les a gratté ! " hein Nicolas ?
Là va falloir se mouiller et nous revêtons nos néoprènes. Soudainement, nos kits deviennent moins volumineux.
S'insérant ensuite au sein d'une trémie confortable, nous rejoignons le collecteur. Tout d'abord, rien de plus banal qu'un petit cours d'eau dans une galerie. Mais au fur et à mesure de notre avance c'est du délire. Bassins à traverser en immersion complète ; escalades en vires à l'aide de barreaux inox scellés dans la paroi ; chutes d'eau !! Cascades VOUIII ! En summum, la C 12 où il faut cette fois s'équiper sérieux. Comme ça te l'envoie le pâté ; hein Nicolas ? Là, ce serait plutôt la terrine de lièvre aux truffes et vin jaune.
Tous ces rinçages successifs font que je sens venir le coup de pompe, vivement le casse croute. Le petit creux de tantôt, c'est rapidement transformé en salle de la Verna. J'ai faim ! Et la petite barre avalée hâtivement n'a rien comblée. J.P serre les dents et tiens le coup. Devant, filant comme des dératés, les deux gamins.
" On mangera à la salle Chevalier, c'est plus guère loin maintenant ".
Dernière petite cascade avec douches en supplément et… " C'est ça la salle Chevalier, ". Nous nous retrouvons en fait à la base d'un puits se perdant dans le noir loin au dessus de nos têtes. Consultation du plan précis du secteur. Pour poursuivre il faut remonter sur le côté à travers un effondrement. Manu part en éclaireur - j'aime bien ce mot en spéléo - trouve la clé et, rejoint par Nicolas, partent visiter sans nous malgré l'insistance de ces derniers. J.P et moi décidant avant toute chose, de nous refaire une santé.
Le réchaud à alcool fuse nous assurant un délicieux velouté aux pointes d'asperges et pendant que mijote le thé nous nous octroyons la moitié d'un sympathique sandwich. Ben oui, car le casse croute de J.P est partie dans le kit de Manu et que ce dernier… Vous suivez ?
Arrivent sur ces entrefaits les gars du Nord Est. Nous leur indiquons le passage à emprunter pour poursuivre. Quelques uns tentent une reconnaissance et nous papotons avec les autres. L'un de ces petits jeunes semble être fâché avec le mot : famine. C'est donc généreusement (gloups !) que je lui octroi la moitié de la moitié de mon petit sandwich, suivi d'une barre énergétique… qu'il accepte ! J.P lui a déjà avalé son morceau ; m'apprendra à parler tous le temps. Pas grave, on se rabattra sur le casse croute de J.P quand Manu sera revenu.
Quand reviennent nos coéquipiers, tout le groupe est reparti depuis pas mal de temps. Ragaillardis, J.P et moi allons visiter cette salle, pendant qu'a leur tour Manu et Nicolas se sustentent. Passés le labyrinthe de blocs enchevêtrés, nous débouchons dans un fameux vide. C'est grandiose ! Apparemment, cet espace semble être formé par plusieurs puits monumentaux se jonctionnant latéralement les uns aux autres. La suite, c'est une enfilade de passages verticaux de vires et d'escalades. Tout est parfaitement équipé et c'est un vrai régal même si en néoprène ce n'est pas vraiment la souplesse. J.P m'ayant abandonné en cours de progression, c'est donc seul que je découvre les lieux et arrive devant l'ultime verticale, celle qui donne accès à la suite de l'actif. Bon, l'objectif initial étant atteint, je pense que cela suffira pour aujourd'hui. Une prochaine sortie en cette grotte, je serais d'avis de tenter la salle des Burgondes qui, en développement, se situe à autant de distance que nous avons parcouru. D'après le guide c'est 18 à 28 h de progression allé retour avec de superbes passages comme l'Aquagalerie.
Je retrouve mes petits camarades, juste à temps pour partager le sandwich de J.P. C'est ensuite le retour.
Nicolas comme un petit fou s'éclate dans les bassins. J'en tente quelques uns mais à chaque fois l'eau chaude que renferme ma combi est remplacée par de l'eau froide et ça calme rapidement. Sortie de l'actif, nous nous rééquipons en sec. Ah ! Que c'est agréable. Quelques passages esthétiques méritent une petite séance photo. Pendant ce temps là, Nicolas prends de l'avance pour allé équiper la vire et l'escalade du lac.
Les kits deviennent de plus en plus lourds malgré quelques échanges standards. Nous arrivons enfin à la Méduse sous laquelle flotte une chose informe qu'est devenue notre embarcation. Les derniers spéléos du groupe de devant ne sont pas encore passés. " Nicooo ! Comme on te les a gratté ! ". En contre bas, Manu s'embarque enfin et il semble en effet que le canot soit bien dégonflé, donc sans doute un peu juste pour effectué sereinement plusieurs voyages. Personnellement, je ne prendrai pas le risque de barboter si jamais il venait à chavirer ; l'eau froide, la fatigue, tout ça ne fait pas bon ménage. Méfions nous des sorties hâtives. Je me rééquipe donc en néoprène et m'engage à mon tour dans la descente vers le lac. Désolé pour Nicolas qui voudrait qu'au dessus de la verticale j'effectue le saut de l'ange, ce que d'ailleurs je suis incapable de faire. Tranquille, je regagne à la nage la rive d'entrée. Suit J.P, après s'être débattu avec l'enfilage de sa néoprène et Nicolas marsouinant dans le lac ; j'en reste médusé - celle là, il convenait de ne pas la rater -
Dehors un soir d'été indien, comme ils disent et, suprême bonheur, celui de ne pas avoir à nettoyer le matériel.

Vout Vout

Le point de vue de Manu :

Gournier, le plus beau Canyon Souterrain d'Europe, rien que ça, c'est ce qu'y est écrit à l'entrée.
Cette grande classique se situe juste à côté de la grotte aménagée de Choranche, une grotte sans doute très fréquentée quand on voit la taille du parking et les importantes infrastructures d'accueil.
Arrivés sur les lieux vers 9h15 nous nous garons sur le parking mais le plus loin possible du guichet d'entrée (priorité aux touristes). Il y a déjà un groupe du CDS88 et une sortie initiation encadrée par des BE.
Le magnifique porche de l'entrée est rempli par un lac d'une quarantaine de mètres qu'il faut franchir soit en bateau, soit à la nage, pour l'aller c'est l'option bateau.
Juste après le lac une courte escalade suivie d'une vire (déjà équipées par les Vosgiens) permettent d'atteindre un vaste fossile où nous progressons rapidement, la visibilité est médiocre à cause d'un épais brouillard). Nous admirons les volumes et les concretionnements de certains passages ainsi que de magnifique gours.
Au niveau du 2ème accès à la rivière (après la salle à manger) nous revêtons nos néoprènes intégrales avant d'attaquer l'actif.
La progression dans l'actif est magnifique, c'est un canyon taillé dans le calcaire blanc et massif de l'Urgonien. Très peu de méandres, la galerie est en fait assez rectiligne avec des paysages qui reviennent souvent: diaclases peu larges entrecoupées d'évasements avec vasques, somptueuses marmites et gours. Mais aussi des portions rectilignes en toboggans ou des ressauts et même des cascades dont la plus grande est la C12.
J'ai oublié de vous dire mais ce jour les niveaux sont à l'étiage prononcé ce qui nous facilite la progression, néanmoins certaines vasque profondes obligent à nager sur quelques mètres, on peut éviter de trop se mouiller en s'agrippant le long des parois. Certaines vasques sont équipées en vire avec des barreaux métalliques ou de vieux câbles. La C12 et la vire qui suit sont équipées d'une corde en fixe. Les importants équipements en place témoignent de la fréquentation et des encadrements dans cette cavité.
Après une longue progression dans le canyon souterrain nous débouchons au pied d'une cheminée d'environ 40m, à sec aujourd'hui mais certainement parcourue par une partie de l'actif lorsque le débit est plus important.
Juste avant la cheminée des boyaux étroits permettent d'atteindre la salle Chevalier que nous remontons le long de vires et de ressauts équipés sur d'imposants blocs. Cette salle est vraiment superbe, en haut de la salle on retrouve l'actif au niveau d'une cascade d'une dizaine de mètres, équipée, et que nous remontons avec Nico. Ce sera le terminus pour aujourd'hui, nous avons parcourus le tiers de la cavité (arrêt à environ +200m) et sommes déjà bien fourbus (il est vrai que l'eau nous " pompe " pas mal d'énergie et c'est aussi notre première visite dons peu d'automatismes). L'exploration complète sans bivouac se fait entre 18 et 28h suivant la condition physique et le débit, un bivouac est installé à la salle du chaos à mi-parcours.
Après une collation au pied de la salle Chevalier nous repartons sur un rythme rapide (la digestion et les néoprènes humides nous refroidissent rapidement).
De retour au fossile Nico file devant pour équiper la vire au-dessus du lac d'entrée car les Vosgiens sont ressortis. Pendant ce temps nous prenons quelques photos.
Arrivés au lac, je ressorts en premier, le bateau est à moitié dégonflé, je m'en sert comme d'une bouée avec les trois quart du corps dans l'eau. Nico, Vout2 et JP ressortiront à la nage, JP pas très content car il avait prévu de ressortir avec le bateau et n'avait pas enfilé sa néoprène, pour lui le déshabillage s'est déroulé sur un gros bloc au bord du lac.
Vers 18h45 nous retrouvons la douceur et le soleil.


Manu

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