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Participants : Claire MERMET, Vincent QUATREPOINT (SCSC), Pascal BARRIER, Guillaume LEGUEN (SCL)

Pour avoir séjourné à plusieurs reprises dans les Balkans et Roumanie, je dois dire que Carmen fait un excellent café turc. Je m'en régal d'ailleurs, savourant chaque gorgé cependant que Vincent, complètement éveillé, la flamme d'acétylène brillant dans les yeux, m'expose les plans de la journée. Traversée Balme-BipBip, Caborne du boeuf et Jean Mercier, rentabilisons la journée les gars, et chalenge, chalenge! Je baille allègrement, replonge dans mon café fumant, inhalant ainsi un peu de marc tapissant de fond de la tasse, ce qui me donne un peu d'énergie.
10H, nous retrouvons Claire au bourg d'Orgelet et partons tous quatre avec la voiture de Vincent, puisqu'il est le seul à avoir équipé son véhicule de raquettes à neige.
Pour avoir déjà fait la route, Pascal nous guide avec une mémoire qui nous autres nous étonne. En effet, ses souvenirs datent d'il y a trente ans, à l'époque où il se déplaçait en mobylette, écoutant un vieux transistor ficelé au guidon cracher en boucle le dernier album d' Abba et matant la pin-up du sticker Perrier collé sur le réservoir d'essence.

Nous voilà à bon port (à bonne combe dit-on peut-être dans le Jura?), BipBip est rapidement localisé, mais l'entrée de la Balme, caché sous un chêne nous fera tourner en rond pendant plus d'une heure.
Enfin, les kits sont prêts, nos tenues enfilées et midi passé. « On mange au sortir de la cavité? » Propose l'un de nous. Mais les gargouillements de nos ventres sont plus convaincants, et nous avalons rapidement notre déjeuné. Pour ma part, je ne mange qu'un sandwich sur les deux que j'ai emporté. (C'est important pour l'histoire, si, si).

Puisque l'inter-club c'est bien sympa, mais que quand même à Saint-Claude y sont pas pareil que nous, les équipes se font avec autant d'évidence qu'il y avait de conviction dans la voix de grandmère quand elle disait à propos des Léonards (Du pays du Léon) étant bonne Trégoroise (du pays du Trégor): « Ne mélangeons pas lardons et paupiettes ». (J'ai jamais bien compris ce qu'il fallait mieux être).
Claire et Vincent partent donc ensemble équiper BipBip, cependant qu'avec Pascal nous nous dirigeons vers La Balme.
Je tiens à préciser ceci: Pas de kit perso, pas de kit club SCL, Vincent en ayant apporté trois, il va de soit que ce soit lui qui embarque le dernier pour kit secours. C'est donc à regret que je laisse ma gamelle Premier soin et Point chaud, ainsi que la bouteille d'eau dans le coffre de la voiture. Je me rassure en me disant que de toutes façons nous ne partons que pour deux heures (suis-je sot!), et qu'au moindre problème nous aurions tôt fait de croiser les secours de haute-montagne.
Je le précise parce que Vincent, à cheval sur la sécu, l'équipement et les nouveaux produits et gadgets (un sifflet tout neuf ce jour là), fut bien surpris de nous voir partir, sans bidon secours, sans corde de rab et sans topo, les mains dans les poches de nos culottes trouées avec une bougie scotchée sur un vieux casque de mob.

Pascal équipe le premier puits, et le temps que je le rejoigne, il escalade un ressaut de quatre mètres légèrement délicat. Je l'avise qu'il y a moyen d'équiper une main courante au lieu de faire le singe, et commence à visser les premières plaquettes. Et là, Couillon (expression Poitevine), nous nous chamaillons comme des gamins, lui, estimant qu'on a pas à s'emm... avec ça, moi argumentant sur la facilité de progression et la sécurité, lui me rétorquant que Vincent est un futur BE et qu'il faut le faire travailler un peu nom d'un chien et qu'il n'aura qu'a descendre Claire en moulinette, ce à quoi je répond qu'on a la corde nécessaire alors pourquoi s'en priver, mais parce que dit-il, la corde on s'en fou et tu vois bien qu'on aura jamais assez d'amarrages et que de toute façon entre un Breton et un Jurassien y'a pas à chier, c'est le Corse le plus fort, marde alors!

Vaincu, je le rejoins sans équiper la main courante, et on s'attaque alors aux puits qui suivent. Il y a plus de spits qu'il n'en faut, mais au grand damne de Pascal je peine quand même à tous les voir et prend donc un peu de temps à l'équipement. D'autant plus qu'ayant eu Vincent comme moniteur en stage initiateur, je m'applique à faire de très jolis noeuds. Mon coéquipier me traite de gros fayot, mais je m'en fou, après tout, c'est eux qui ont la trousse de secours, il vaut mieux s'en faire des amis.

Nous progressons maintenant dans la rivière que nous suivons dans un superbe méandre. A chaque tournant, le paysage change, tantôt vestige de la puissance de l'eau avec des creusements originaux et d'impressionnants coups de gouges, tantôt concrétionné, témoin de la lenteur et de la créativité de la maitresse des lieux.
A mis chemin du parcours nous croisons deux spéléos qui ont eus la bonne idée de prendre une topo avec eux, bien qu'il soit totalement impossible de nous situer sur le dessin.
Nous nous séparons après les mots d'usage Merci, Au revoir, Bonne spéléo, Cordialement, et continuons chacun dans sa direction.

Vincent nous avait parlé de rubalises indiquant BipBip, et c'est donc confiant, qu'au premier carrefour, nous suivons la galerie de gauche, qui contrairement à l'autre est rubalisée. Plus loin, d'autres rubans rouge et blanc nous confortent dans l'itinéraire, bien que celui-ci nous paraisse long...
Et c'est le siphon!

Demi-tour donc et sur le chemin, j'ai le malheur de dire UNE fois, que j'ai soif et que je commence à avoir faim (et oui, je n'ai mangé qu'un sandwich sur deux!), que si on s'en sort vivant, j'arrête de boire, de fumer et de lire Sade, puis que j'irai embrasser ma mère en lui disant que je l'aime malgré que je fus un adolescent turbulent. Inutile de préciser qu'au sortir du trou, Pascal m'a fait une réputation de plaintif et de gémissant, ce que je dément ici totalement. Et sachez que si la rumeur perdure, j'y mettrais force et ténacité pour la faire cesser, et cela même malgré mon mal de dos, mon genou qui couine, mon ongle incarné et mes séances d'acuponcture qui me ruinent sans laisser paraître de possibles guérisons.

Bref, nous finissons par trouver la galerie BipBip, et je propose à Pascal de déséquiper pendant qu'il sort prévenir les autres que tout va bien. Mon coéquipier trouve à l'entrée Vincent qui s'apprêtait à redescendre, et lui annonce, pâle comme la neige et paniqué comme une nonne, que je me suis cassé la gueule et la gambe qui va avec. Forcément, Vincent qui flippait déjà de ne pas nous voir remonter tapa immédiatement le 0800 121 123, et il s'en est fallu de peu qu'une fausse alerte soit lancée.
HaHaHa, Pascal, je me gausse.

Dehors il fait nuit, il gèle, et c'est en vitesse que nous nous déséquipons pour nous mettre au chaud dans la voiture et prendre la direction de la Caborne du boeuf. J'y gobe mon deuxième cassecroute...
A peine le temps de s'être réchauffé qu'il faut ressortir enfiler la combinaison craquante sous le gel et mettre nos gants cartonnés. On court jusqu'à la cavité où la température y est plus clémente. Claire et moi suivons Vincent qui nous fait la visite cependant que Pascal reste à l'entrée et fredonne des chants de Noël en swahili afin de passer d'agréables fêtes de fin d'année sur les neiges du Kilimanjaro.

Retour dans le froid, déshabillage et sautage dans la voiture où le chauffage carbure. Reste à faire Jean Mercier, mais reste-t-il des motivés? (A lire avec une voie virile:) Vas-y Claire on t'écoute, qu'en penses-tu? Bon les gars, Claire ne répond pas c'est sans doute qu'elle est fatiguée, je propose des pâtes à la maison ça va nous faire du bien. Bon, moi j'y serais bien allé hein, hop! Un p'tit bacage dans la rivière Mercier pour s'rafraichir un peu, mais si Claire hésite alors... Quelques pâtes chaudes ça va nous faire du bien.
Retour sur Orgelet donc, où avant de nous séparer nous partageons le repas de pascal et Carmen. Éric lui n'est pas rassuré: il a peur qu'on lui pique ses parts de pizzas. C'est qu'il est au courant ce jeune spéléo qu'une sortie sous terre ça creuse énormément.

On se (re)fait la traversée tous ensemble un de ces quatre? La grotte est belle et sans difficulté particulière, puis le pantin de Pascal y est resté...
Et puis ce jour là, on visitera dans la foulée la grotte de Jean Mercier, qui a fait défaut ce samedi, au chalenge proposé par Vincent.

Guillaume


Participant : Aurélien

Le porche de la grotte se trouve à mi-pente, surplombant l'ancienne fromagerie du village et plus bas la rivière la Gizia.
Il y plusieurs années que je ne l'ai pas visité et je pars avec la ferme intention de commencer la topographie et le déblaiement des détritus présents, à l'époque, dans la salle d'entrée.

La salle est méconnaissable : elle ressemble plutôt à un champ fraichement labouré, nivelé, de la terre et des cailloux à perte de frontale ! Quelques cadeaux malodorants sont dispersés ça et là : une œuvre de nos amis les blaireaux.
Dans mes souvenirs pourtant clairs, il y avait un conduit terminal descendant et concrétionné mais aussi un boyau minuscule partant sur la gauche de la salle.

Commençons par rechercher la galerie terminale, elle devrait se trouver…au fond, mais une accumulation de foin, de terre et de cailloux occupe cette partie de la salle, même le casque ne passe pas.
De l'herbe tapisse le sol de la galerie et je désobstrue le rétrécissement dans une odeur de pourriture.
Enfin je parviens à m'engager dans le boyau, guettant tout bruit suspect. En effet, je ne tiens pas à rencontrer une de ces gentilles bestioles dans ma position, d'autant plus quand je mets les pieds (ou plutôt les mains, les bras, le ventre, les jambes ET les pieds) dans leurs nids douillets.

Mes craintes sont fondées, des bruits de grattements se font entendre mais heureusement pour moi, le terrier est grand et rempli de cachettes. De toute façon je ne pourrais le visiter entièrement, ne faisant pas la taille d'un blaireau (et ça ne sera même pas la peine d'essayer après les fêtes de fin d'année).
Les quelques concrétions terreuses de mes souvenirs sont bien toujours en place, la galerie se prolonge encore une dizaine de mètres en contrebas pour finir sur un rétrécissement et un bouchon d'argile.
Je ressors plus serein qu'à l'aller, présentant mes jambes et mon postérieur à mes " hôtes ".

De retour dans la salle, je découvre l'étroit conduit latéral. Ici c'est le même chantier, il me faut dégager le foin et les cailloux du goulot mais cette fois sur 5 à 10 m de long. Je rencontre en chemin un petit crapaud droit comme un I, pas du tout impressionné par cette bête étrange qui rampe à côté de lui en soufflant. L'atterrissage se fait en douceur dans un coussin de foin en décomposition, au milieu d'une petite salle concrétionnée. C'est bien le seul endroit où on peut tenir debout dans cette grotte !

Après la visite, je m'emploie à regrouper tous les détritus éparpillés dans la salle principale pour les évacuer lors d'une prochaine excursion. Il y en a de toute sorte : des sièges de 2cv, des seaux, une chaussure, un mètre à ruban en morceaux…

Ensuite j'attaque la topographie dans la zone d'entrée. Mais après quelques visées, ma motivation s'évanouie rapidement avec la nuit tombante d'autant plus que la température est glaciale en plein courant d'air.

Aurélien

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Participants : Manu, Guillaume et JP

Départ de Lavigny sous un temps hivernal, en fin de matinée.
D'après Manu, les 10 et quelques jours sans pluie avec des températures qui se sont maintenues à 0°C ou en dessous, devraient permettre une visite à l'étiage de ce gouffre perte habituellement bien arrosé.
Sur le plateau, la neige est omniprésente et la route de Mirebel à Châtillon, non déneigée, s'avère être une vraie patinoire pour les véhicules. Par prudence, on fait marche arrière pour stationner les voitures sur l'un des parkings de Mirebel. L'entrée du gouffre est située près du village et il faut à peine 5 minutes pour y parvenir.
Manu entame l'équipement du premier puits protégé par une grille métallique.
Pour la petite histoire, ce gouffre est une " invention " récente du club des gratteurs fous (l'ASPP) qui, à force d'acharnement sur plusieurs années, a réussi à retrouver la perte, après avoir agrandi et désobstrué les 15 à 20 premiers mètres des premiers puits et ressauts. On ne peut qu'être admiratif devant le travail accompli.
Difficile d'équiper cette première partie sans faire frotter la corde. Guillaume corrige et améliore autant que possible l'équipement à l'aide de déviations en descendant à la suite de Manu.
Après environ 15 mètres d'étroitures verticales, on retrouve le ruisselet dans un petit méandre qui s'enfuit rapidement dans un puits d'environ 8 mètres et de belles dimensions. Les cannelures et découpures de la roche sont superbes à cet endroit et le travail sur le calcaire trahit ce qui semble être un changement de strates.
Le ruisselet poursuit sa chute à travers un pertuis impénétrable mais les spéléologues empruntent un magnifique et ample méandre laissé par les eaux glaciaires quelques mètres plus haut. Ce méandre disparaît quelques mètres plus loin, happé dans un vide immense : un puits de 38 mètres à peine imaginable sur le premier plateau jurassien de par sa profondeur et son ampleur. Seuls les puits du gouffre des Frittes ou du gouffre de Pré Marguerite peuvent rivaliser en nos contrées.
JP tente l'équipement du puits sous les encouragements de Guillaume et Manu mais cède finalement sa place avec soulagement en raison du caractère acrobatique de l'équipement " plein gaz ". Guillaume prend le relais et disparaît le premier dans le puits, à peine visible malgré le projecteur de la Techtonic. Après quelques mètres de descente, on retrouve le ruisselet qui cascade dans le puits. En bas du puits, même à l'étiage, l'arrosage est garanti !
On quitte donc rapidement cette douche rafraîchissante pour découvrir la suite : une vaste galerie haute en surcreusement. Petit passage en vire suivi d'un petit ressaut assuré avec une corde et l'on se retrouve très rapidement face à un nouveau puits d'environ 25 mètres. Entre les 2 puits, on peut observer les ciselures remarquables de la roche et le passage de l'eau par un surcreusement étroit.
Ce dernier puits présente également un beau volume et permet de se retrouver en haut d'une diaclase étroite et descendante. Quelques mètres plus bas, le passage devient plus étroit, à l'égyptienne, et l'eau plus présente. L'exploration s'arrête ici mais les travaux de désobstruction semblent pouvoir se poursuivre dans cette partie terminale de la cavité peu engageante.

A noter : le fond de la reculée la plus proche à vol d'oiseau (Saint-Aldegrin) est à 5,2 kilomètres de distance et le dénivelé est d'environ 120 mètres entre le point bas du gouffre et les points de résurgence des eaux au fond de la reculée de Saint-Aldegrin.

Au retour, nous croisons Eric David et Sylvain Collin qui fort sympathiquement viennent nous saluer et profiter de l'équipement du grand puits pour réaliser une montée - descente expresse.
Manu déséquipe et nous ne traînons pas une fois de retour car, entre chien et loup, la bise est glaciale. Il est convenu que le matériel sera nettoyé lorsque la météo sera plus clémente.

JP

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Participants : J P Grenier – Paul Ecarnot et Yoel Giboudot ( amis des Ecarnot )

T P S T : environ 1 h 30

Initiée par Nicolas, la sortie à la grotte du tunnel se fera sans lui, le pauvre est cloué au lit et même l'appel des concrétions n'y fera rien, il ne viendra pas, dommage. (mais nous reviendrons Nicou)

Malgré une route incertaine, nous arrivons dans la forêt sans problème. JP notre guide rassemble toutes ses forces et sa mémoire et nous conduit directement à l'entrée.
Un chamois pas du tout apeuré fait bonne garde sur les hauteurs environnantes.

Le petit laminoir et un passage étroit sont franchis aisément et nous voilà dans cette jolie cavité très fournie en concrétions.
JP prend des notes et scrute attentivement comme à son habitude le moindre gour dans le secret espoir de débusquer des petites bêtes dont je ne me rappelle jamais les noms. Il en profite également pour compter les nombreuses chauve souris bien accrochées aux parois. Nous repérons aussi quelques départs de désob tentés par des furieux.

Cette grotte est très belle et ses nombreuses concrétions valent le détour.
A la sortie d'autres chamois nous raccompagnent jusqu'à notre auto.

Merci JP pour ton aide.

Paul

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Participants : Guillaume et son frangin, Thibaud et JP

Découverte de l’une des petites verticales classiques du Jura, à l’initiative de Guillaume.
Bien que jurassien fraîchement installé dans nos contrées et malgré l’absence totale de menhirs ou autres dolmens pour se repérer sous nos latitudes, Guillaume, en spéléologue de terrain, a déjà pointé bon nombre des dolines célèbres de notre armor (il faut dire qu’une doline possède très vaguement l’apparence d’un menhir inversé).
Ainsi, la doline perte du Dos à l’Ane a-t-elle déjà fait l’objet d’une sérieuse reconnaissance jusqu’en bas des puits par Guillaume lors d’une petite promenade souterraine en solo. J’ai presque honte d’avouer qu’en 8 ans de spéléologie jurassienne, je n’ai jamais glissé mes bottes dans les cylindres des fameux tonneaux de Diogène.
Début d’après-midi sous un temps gris et froid, on se change rapidement, on passe devant le chenil Flatazor (tiens, ce nom me dit quelque chose…) sous la bronca d’une centaine de chiens et l’on descend dans la doline encombrée de neige.
Le premier ressaut est aménagé de manière originale par 2 fûts d’une dimension confortable dans lesquels on se glisse pieds en avant pour une aventure jusqu’à – 70 mètres. Ce gouffre est une perte et l’on retrouve le ruisselet en bas du premier puits. Le frère de Guillaume qui me suit arrive déjà en bas de ce P5 alors que je m’apprêtais à lui annoncer que la corde était libre ! Il faut dire qu’il est BE d’escalade et, par conséquent, assez doué aussi pour les désescalades ! Thibaud est en revanche novice en spéléo mais pratique l’escalade sur corde et semble rapidement très à l’aise avec le matériel spéléo.
Le second puits, un P6, présente la particularité d’être bien arrosé ce qui ne se ressent guère lors de la descente.
Guillaume poursuit l’équipement par une vire qui permet de se positionner à l’aplomb d’un superbe puits. L’équipement permet au passage d’admirer la belle cascade de ce P15. On poursuit avec un petit méandre qui nous amène naturellement vers un petit puits de 8 mètres. En bas du puits, après discussion entre techniciens, l’équipement est considéré comme un peu trop mouillé pour le retour. Le frère de Guillaume remonte afin de repositionner la corde un peu plus en hauteur, à l’extérieur de la cascade.
Le dernier puits offre une magnifique coulée de calcite. Quelques mètres plus bas, on arrive sur le siphon et l’on aperçoit la suite désobstruée en 2007 par les « gratteurs fous » du Jura. Passage à plat ventre pour déboucher rapidement sur une galerie spacieuse et remontante. Après quelques ressauts à escalader dans cette galerie argileuse, on arrive sur … une corde en fixe. Coup d’œil rapide sur la topo pour constater que cette corde permet l’escalade d’une cheminée de 14 mètres. Guillaume et son frère partent en explorateurs et disparaissent hors du faisceau. Ils annoncent une galerie horizontale et légèrement descendante qui n’est pas précisée sur la topo. Sapristi, l’ASPP nous cacherait-elle une suite voire une traversée du Dos à l’Ane ?
En attendant leur retour, je scrute les différentes tentatives de désobstruction au fond de cette galerie. Thibaud de son côté se repose et médite sans doute sur les joies comparées de la spéléo et des autres loisirs de plein air.
Le boyau étroit qui redescend paraît peu engageant et je ne m’y aventure pas même si, sur topo, il continue sur plusieurs mètres. La roche en cet endroit traverse des bancs fossiles avec de nombreux fragments d’ammonites et de crinoïdes.
Guillaume et son frère redescendent, ravis par leur découverte et par les perspectives ouvertes par ce réseau parallèle.
Cette grande galerie découverte après désobstruction a été dénommée, je vous le donne en mille, galerie Flatazor !
Remontée rapide avec le frangin de Guillaume au déséquipement presque sans lumière. Un passage du P6 bien arrosé avec un kit bien coincé au moment où je tente de remonter l’étroiture par laquelle l’eau tente de descendre. Un petit moment de bonheur rafraîchissant où, bien souvent, un bon juron permet de décoincer et le kit et le spéléo.
Retour de nuit à la fraîche, sous les vivas et les hourras des chiens de chez Flatazor. Quelle ovation !
Faute de chauves souris à comptabiliser, j’ai pris quelques notes sur l’équipement des nombreux puits car, lors de la prochaine visite du Dos à l’Ane, s’il faut croire ce qu’un initiateur vous raconte, il semblerait que je sois susceptible d’être mis à contribution pour l’équipement.

JP

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