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Borne Aux Cassots
commune de Nevy-sur-Seille


Explorations et topographies au Nouveau Réseau

Introduction
Le 16 avril 2005 : Prospection de surface
Le 26 juillet 2005 : Désobstruction au Serpolet ; Première : galerie ?
Le 15 octobre 2005 : Topographie : Galerie des Petites Marmites ; désobstruction de la trémie terminale
Le 08 Avril 2006 : Topographie : Galerie Oubliée
Le 24 mai 2008 : Escalade et première à la Salle de la Vire, Galerie des Sardines
Le 14 juin 2008 : Topographie : extrême du Nouveau Réseau
Le 23 juillet 2008 : Topographie : extrême du Nouveau Réseau


Introduction

Le Nouveau Réseau est découvert en 1994 après une désobstruction partielle d'une trémie à travers laquelle chute un cours d'eau.
Cette aventure fut conjointement menée par le G.R.S.B (A.S.P.P depuis 2002) avec notamment Jean-Noël Outhier et la section de Crançot du S.C.S.C où nous trouvons Jean-Yves Fahys, Éric Maréchal et Sylvain Michaud. À ces équipes se joignirent quelques spéléos de passage. Entre autre : Jean-Michel Salmon dit " Angoulême " découvreur de cette salle qui porte désormais son surnom alors qu'avec ses coéquipiers il furetait dans la trémie d'accès en quête d'un passage.

La topographie dans sa principale partie fut aussitôt entreprise par ces deux mêmes clubs mais de nombreux départs et terminaisons de galeries restèrent en suspends.
Les explorations semblant être aussi au point mort ; pour une meilleure compréhension du système général de la Borne aux Cassots, le S.C.L avec l'aide de spéléos d'autres clubs (S.C.Villeurbanne ; G.S.J ; S.C.S.C ; A.S.P.P) décide de poursuivre cette topographie ainsi que les explorations en cours.

Plusieurs sorties entre 2005 et 2008 permettent d'ajouter 354 m à la topographie initiale du G.R.S.B et du S.C.S.C.

Quelques petites découvertes sont également faites mais sans grande influence sur la lecture géomorphologique de l'ensemble : Nouveau Réseau / Borne aux Cassots.


Le 16 avril 2005 : Prospection de surface

Participants : Manu, Vout Vout (S.C.L)

Prospection au-dessus du Nouveau Réseau sur le plateau de Château Chalon à l'aide d'un report topo élaboré par Manu.
Nous repérons deux belles dolines situées à l'aplomb des cheminées du secteur terminal actuellement connu. Nous extrapolons également la suite au-delà du terminus actuel en tentant de déchiffrer le relief de surface. Qui a dit que le spéléologue est un doux rêveur ?

Vout Vout

Le 26 juillet 2005 : Désobstruction au Serpolet ; Première : galerie ?

Participants : Manu, Aurélien, Vout Vout (S.C.L)

Tiens ! Un petit nouveau avec nous pour cette quatrième séance de " casse cailloux " au Serpolet.
Pendant que Manu, le guide du jour, fait visiter à Aurélien les parties fossiles en amont de la galerie ; le bagnard du jour lui, continue la besogne dans le laminoir. La partie la plus étroite est agrandie quand nos deux touristes reviennent et il ne reste plus grand-chose pour passer. Le svelte Aurélien tente le franchissement, ça racle mais ça passe suivit du filiforme Manu. Ne voulant pas être en reste je tente ma chance, mais il y a toujours un os qui coince. Tant pis, je continue l'approfondissement du laminoir pendant que les deux éclaireurs iront faire de la première.
J'ai pratiquement terminé quand ils sont de retour. Ils confirment, après une désobstruction rapide de l'entrée d'une galerie adjacente, 20 m environ de première. Nous sommes tous passablement éreintés et ce n'est pas aujourd'hui que j'irai voir. De toute façon, il faudra revenir pour le relevé topographique.

Vout Vout

Le 15 octobre 2005 : Topographie : Galerie des Petites Marmites ; désobstruction de la trémie terminale

Participants : Manu, J.P, Vout Vout (S.C.L), Jean-Noël Outhier (A.S.S.P.P).

Topographie avec J.P de la galerie des Petites Marmites.
Manu et Jean-Noël vont, quant à eux, tenter une désobstruction dans la trémie terminale. Beaucoup de mérite pour nos compagnons, car trainer un perforateur avec ses batteries au fond de cet infernal passage, travailler dans des positions que l'on ne peut même pas imaginer et ressortir avec un résultat plutôt négatif, il faut vraiment le faire. Nous les accompagnons à l'aller, c'est toujours ça de moins à porter. J.P les aide à passer le kit de matériel dans la dernière difficulté qui est un laminoir en partie inondé et au sol rembourré de chailles de silex.
Nous revenons ensuite à notre relevé topo.
Au cours de la séance, J.P boit une bonne tasse en passant une étroiture au-dessus d'une de ces marmites. Alors qu'il est à moitié sorti du passage, ses deux prises de main cèdent lui laissant les jambes prisonnières de la chatière, le reste du corps basculant dans le bassin.
Ayant terminé après 64 m de travail, nous allons à la rencontre de nos deux mineurs de fond. Nous les trouvons alors qu'ils reviennent, au débouché du laminoir infernal, ouf ! Retour complètement épuisés après 14 h de spéléo pas vraiment pépère.

Vout Vout

Le 08 Avril 2006 : Topographie : Galerie Oubliée

Participants : Manu, Vout Vout (S.C.L)

Première sortie cette année au Nouveau Réseau. Apparemment, personne n'est venu depuis l'année dernière, il faut dire que le passage de la voute mouillante d'entrée avec de l'eau jusqu'à la poitrine, " ça calme ", comme dit Manu.
Dans le cadre du programme qui est de terminer les relevés topographiques en cours depuis 12 ans, nous nous attelons aujourd'hui à la topographie de la Galerie Oubliée. Nous nous permettons de l'appeler ainsi du fait de son " oubli " passager de la topographie initiale.
Manu effectue une jonction visuelle par un boyau avec la Salle de la Vire, de la première. Nous déposons ensuite un kit de survie dans cette même salle puis redescendons vers 13h. Nous avons quand même passé 6 heures dans ce réseau pour un développement de 41 m. Qu'est-ce que ce sera quand nous allons nous attaquer au fond !

Vout Vout

Le 24 mai 2008 : Escalade et première à la Salle de la Vire, Galerie des Sardines

Participants : Nicolas Ecarnot (Spéléo Club de Villeurbanne) ; Vout Vout, Emmanuel Baud, Jean-Pascal Grenier. (S.C.L).

TPST : 8h30.

À la Borne aux Cassots, pas facile de faire de la première. Soit c'est proche et c'est connu, soit ce n'est pas connu mais c'est inaccessible, comme toujours.
La semaine dernière, Christian me propose une petite escalade de 6m vers une lucarne proche du fond du Nouveau Réseau. Depuis le temps que je cherche à refaire de l'escalade souterraine, je signe. Tout de suite Christian me prévient, le portage du matos n'est pas des plus sympathiques.
Le départ du Nouveau Réseau est situé proche de l'entrée, mais c'est plus loin que ça se complique : étroitures douloureuses, bain intégral de boue liquide, toboggans de glaises à remonter, ramping aquatique et passage de trémie... Bref, quand on arrive au pied de l'escalade, le croll est six fois plus gros et nous sommes tous monochromes.
L'escalade : Manu démarre dans la seule zone goujonnable, mais surplombante. Jean-Pascal mitraille de photos. Je grimpe la suite : techniques d'artif, fifi, étriers, bricolages sur A.N bien placé, et on atteint une petite galerie horizontale sur 20m, de section triangulaire, qui va en s'amenuisant. Trop.
Bon tant pis, on a bien rigolé en mangeant des sardines même pas périmées, et Manu équipe en fixe (MC + frac) la nouvelle galerie des Sardines.
On file rapidement direction le fond faire un peu de tourisme, et contrairement à la section qui nous a permis d'arriver là depuis la grande galerie, c'est vraiment très beau, des superbes formes d'érosion, des couleurs variées, des témoins de diverses époques géologiques.
En ressortant, Christian trouve une dent semble-t-il de ruminant, à faire ausculter car apparemment très ancienne. Une vache, un auroch ?

Nicolas Ecarnot

Sortie : première

Une nuit agitée, comme d'habitude, en vue de cette première qui s'annonce ; on ne se refait pas. Un autre souci me tient également à demi éveillé : aurons nous suffisamment d'énergie dans les accus qui alimentent le perforateur et que nous avons déjà fortement sollicité pour d'autres opérations ? En effet, le chargeur que nous possédons ne semble pas fonctionner. Si jamais nous emmenons tout ce léger matériel là haut pour rien… Je n'ose même pas imaginer la suite.
Venu nous prêté main forte : Nicolas du S.C.V que nous retrouvons à neuf heures sur le parking de la grotte. Le ciel est légèrement menaçant ; pas de quoi fouetter un chat. De toute façon nous avons avec nous Manu, notre garantie météo. Nous répartissons le matériel dans quatre jolis kits bien dodus et bien pesants : les deux batteries de quatre kilos chacune, le perforateur, la quincaillerie et le matos d'escalade, plus notre barda perso, les deux cordes statiques, une pour le passage de L'échelle et une autre que nous laisserons en fixe après l'escalade.
Une simple formalité jusqu'à la cascade du Grenier, après… Passons sur les réjouissances qui émaillent notre avance pour arriver, deux heures plus tard, à la salle de la Vire. S'équiper dans ce lieu quelque peu chaotique, c'est tout un poème, d'autant plus qu'au fil des passages tout est devenu uniformément couleur argile.
Haussé par un bienveillant portefaix, histoire de gagner un bon mètre, Manu attaque l'escalade en technique goujons. Ce n'est pas évident, la seule partie directe pas trop pourrie est en surplomb. Dès l'amorce du premier trou, nous entendons le perfo donner des signes de faiblesse. Aie, aie ! Ça va être ma fête.
Pendant la mise en place du premier amarrage, une appétissante odeur de soupe aux pâtes chinoises que nous mijote Nicolas, vient titiller nos papilles. Le contenu d'une boite de sardines extraite du lot de survie est également invité au repas. Est-ce cela qui incite Manu à laisser le relais à notre cuistot ? Pendant que l'un assure le grimpeur l'autre se restaure. J.P lui, couvre l'événement en mitraillant à tout va avec son " numérique jetable ".
Avec une évidente aisance, Nicolas progresse rapidement ; j'en oublie de manger mon sandwich. Goujons, amarrage naturel, tout y passe et avec tout ça le perforateur qui, bien que faiblard, continue vaillamment son petit travail de perforation rocheuse. Brave matériel, il accomplira finalement jusqu'au bout sa mission. Enfin le départ de galerie tant convoité est atteint.
- " Alors, ça continue ? "
Crions-nous d'une même voix fébrile, le regard tourné vers l'espoir d'une nouvelle aventure. Fébriles, n'exagérons pas, tout au plus légèrement excités.
Las, après une vingtaine de mètres, le conduit se pince en passage infranchissable sans de sérieux aménagements. Manu rejoint Nicolas et ils équipent d'une corde fixe en prévision de la future topographie et peut-être désobstruction de cet embryon de galerie des Sardines.
Pendant ce temps-là, je prépare un thé sans thé mais avec une boulette d'argile que Manu, tout là-haut, vient d'expédier accidentellement dans la gamelle ; il faut le faire. Tout est à recommencer, mais un peu plus éloigné des chutes intempestives de glaise.
Regroupement des hommes ainsi que du matériel et nous partons pour une petite visite touristique et relaxante dans la partie amont. Nicolas, qui ne connait pas, est surpris par les dimensions de cette galerie. Nous stoppons sur la première voûte basse, un peu avant L'attrape spéléo et faisons demi-tour.
À la salle de la Vire, nous rechargeons sur nos épaules endolories les kits plus lourds qu'au départ, enfin, c'est ce qu'il nous semble. Tout en devisant, nous refaisons à rebours notre chemin de croix.
Peu avant le passage de L'échelle, alors que j'indique à Nicolas le passage pour accéder aux galeries des Balcons, mon regard est attiré par ce qui semble être un débris de dent dépassant du dépôt argilo-sableux du sol. Après nettoyage de la chose c'est bien, en effet, une partie de dentition d'un herbivore ce qui est identifiable par les sinuosités de l'émail qui caractérise ces espèces. À quelle race animale appartient ce reste ? Surtout : par où et comment est-il parvenu jusqu'ici ? Nous n'avons pas le courage d'engager une quelconque fouille de repérage. Laissons cela à un futur archéologue qui viendra s'égarer par ici.
De retour aux voitures, nous avons tout juste le temps d'un nettoyage sommaire de notre argileux matériel dans la Seille toute proche avant qu'un orage accompagné d'une pluie diluvienne nous chassent dans nos chaumières respectives.
Rendez-vous donc au lavoir de Lavigny ?

Vout Vout

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Le 14 juin 2008 : Topographie : extrême du Nouveau Réseau

Participants : Jean-Yves Perrier, dit : J.Y.P. (S.C.S.C) ; Manu, J.P, Vout Vout. (S.C.L).

8 heures, déjà sur le parking de la Borne aux Cassots nous attend J.Y.P piaffant d'impatience. C'est beau la douce inconscience des choses que l'on ne connait pas !
Petit briefing à l'aide de la carte posée sur un capot de voiture. N'étant que quatre spéléos sur les sept ou huit escomptés, cela va être difficile de réaliser la totalité du programme initial consistant à terminer la topographie du Nouveau Réseau. Enfin, nous verrons à pied d'œuvre.

8 heures 30 minutes : départ. Décidément, les travaux d'aménagement n'avancent pas vite dans cette partie de la cavité. Toujours pas terminé le vaste tunnel de la voute mouillante et du bourbier suivant. Et où en est la pose de l'ascenseur à la place de la trémie ? Nous ne parlerons pas du Rafraichisseur et du passage de l'effondrement ; ils devaient depuis longtemps être transformés en double voie. Il n'y a que l'Attrape Spéléo qui nous réserve une bonne surprise. Une mince pellicule d'eau recouvre le sol de cet argileux boyau ce qui nous facilite bien le passage. Sur cette sympathique surface nous glissons comme des … (non je ne le dirai pas) manchots sur la banquise.
12 heures 15 minutes : nous voilà au siphon. Tiens ? Que trois heures quarante-cinq pour venir jusqu'ici, nous devenons vraiment rapides dans ce réseau. Nous profitons du cours d'eau retrouvé pour jouer à : " qui a le kit de qui " ? Et casser la croûte.
Petite lecture à l'altimètre réglé sur le point d'entrée : +80 mètres. C'est plutôt histoire de croiser les données que de la précision pure car avec ces engins le mètre précis n'est guère de mise.
Nous nous séparons ensuite en deux binômes pour commencer la topographie. J.Y.P et Manu partiront du fond actuellement connu pour venir à notre rencontre. J.P et moi démarrons les relevés au dernier point topographique qui se trouve à quelques pas d'ici, à la Lucarne précisément. Nous délaissons le relevé du parcours actif qui rejoint à priori la Salle des Marnes.

Immédiatement tout se transforme en une masse argileuse et il est plus judicieux d'écrire le carnet plongé sous la surface de l'eau. Quant au compas et clinomètre, les visées s'effectuent dans un flou jaunâtre ; pas vraiment du David Hamilton.
À un certain moment, nous retrouvons nos coéquipiers venant du fond. Tiens, déjà là ?
- " Nous avons commencé au début du laminoir-râpe-à-spéléos. Y avait trop d'eau dans le passage pour aller au fond ".
Je trouverai d'ailleurs écrit sur le carnet topo lors de la mise au propre des données, une remarque laconique :
- " Boude au bord de l'eau ".
Dommage, mais cela se comprends aisément. Et puis laissons un peu à d'autres les plaisirs d'une telle séance. Nous laissant nous débattre dans un imbroglio de diaclases et de passages secrets, Manu et J.Y.P s'en retournent au premier arrêt se refaire une petite santé en nous attendant.

14 heures 15 minutes : les kits bouclés nous retournons vers le soleil bienfaisant, du moins nous l'espérons, la météo étant en grève nous ne savons pas quel temps il fait dehors.

18 heures : il est bien là le soleil mais trois heures quarante-cinq pour ressortir, nous avons un peu trainé en route.

Bilan à la Prévert et conclusion de cette aventure autour d'une table en terrasse du bar Chez Janine à Nevy-sur-Seille (pub gratuite) et servie par Hélène pas du tout effrayée par nos faces argileuses.
- C'est donc 144 mètres de développement âprement arrachés à la grotte. C'est peut-être peu mais que celui qui jette la première boulette d'argile…
- J.Y.P a découvert ou redécouvert les joies et bonheur de l'éclairage acétylène dans un tel réseau. Reviendra t-il ?
- Un kit qui ne supportera pas une sortie de plus en ces lieux tellement il est troué ; une combinaison dans le même état ; une paire de gants touts neufs qui doivent errer sans mains, là haut, sous un monceau d'argile ; une clé à plaquettes également orpheline qui doit trainer quelque part.

En tout cas il serait bien que d'autres s'y collent (dans tout les sens du terme) pour terminer ce travail. Personnellement je persiste et signe, j'en ai ras le casque de ces parties de jambes en l'air (dans le sens noble des mots). Va encore falloir plus d'une semaine pour retrouver toutes mes molécules.

Vout Vout

Le 23 juillet 2008 : Topographie : extrême du Nouveau Réseau

Participants : Manu, J.P, Vout Vout. (S.C.L)

" Après nous vîmes un rivage désert
qui ne vit jamais sur ses eaux naviguer
homme qui ensuite retournât sur la terre ".
Dante.

Je me retrouve soudain dans une galerie fangeuse, carnet topo et compas en mains, enfoncé jusqu'aux genoux dans l'argile sans pouvoir esquisser le moindre pas. Devant moi le plafond s'abaisse jusqu'à un pertuis innommable d'où surgit une vague boueuse. Je me retourne, un Manu hilare en costume de diablotin les mains sur les hanches, semble flotter au-dessus de cette surface inamicale. Encore plus loin derrière, J.P, les bras chargés d'énormes tubes à échantillons où s'agitent de monstrueux Caecosphaeromas roses et autres Proasellus à langue bifide, se débat lui aussi dans cette espèce de bourbe. Sur de minces margelles, le long des parois, se démènent des Niphargus pom-pom-girls chantant sur un air de " La Rirette " :
- " Il ira ha ; il ira ha ha ! "
Je me réveille en sursaut, ouf ce n'était qu'un rêve. Un coup d'œil au réveil, 3 heures. Encore quelques heures de sommeil avant notre rendez-vous de 8 heures 30.

Sur le parking J.P est déjà là et s'équipe. Il est vrai que la convocation de Manu était claire et sans ambages :
- " Vous êtes convoqués au parking de la Borne aux Cassots à 8h30 ce mercredi 23 juillet 2008 pour une franche partie de rigolade au fond du Nouveau Réseau. Prévoir l'équipement habituel étanche ou presque + matos vertical, 2 jeux de piles, à boire et à manger pour une sortie de 10 à 12h. Manu ".

Première difficulté : la montée jusqu'à l'entrée de la grotte. Mais bon, jusque là ça va.
3 heures et demi plus tard et une quinzaine de : " jusque là ça va ", nous voilà à pied d'œuvre. Après un solide casse-croûte dont le plat principal est une soupe avec l'eau de là ou de la rivière, c'est idem, nous attaquons ce pourquoi nous sommes ici, à savoir : les relevés topo qui restent à effectuer derrière le laminoir.
Pour une meilleure orientation dans de futures et nostalgiques évocations, nous baptiserons ce passage : Laminoir du Petit Chemin de Croix, en rappel à cette fameuse galerie de la Caborne de Menouille que tout spéléo se doit de connaitre. J'espère que les inventeurs du réseau ne m'en voudront pas.
Nous avons donc par ordre alphabétique, les principaux acteurs de cette aventure topographique :
J.P : à la lecture linéaire : Longueurs, largeurs, hauteurs.
Manu : au relèvement des déclinaisons magnétiques et dénivellations.
Vout Vout : aux rapports sur carnet des précieuses indications et croquis divers.

La première visée nous met d'office dans le bain, si j'ose dire puisqu'elle s'effectue directement dans le Laminoir du Petit Chemin de Croix, passage parcouru dans son intégralité par le cours d'eau. Celui-ci décrivant un coude, J.P n'a pas mieux trouvé que de placer une station dans le ruisseau. Protestation de Manu, grognement de Vout Vout d'autant plus que ce n'est pas évident d'écrire le nez planté dans les pages.
Je demande donc à mes coéquipiers de retenir leurs valeurs respectives, je noterai dans une position plus confortable.
Délaissant une galerie inactive, nous remontons le cours d'eau. La suite est à l'avenant. Section d'une haute galerie (au moins deux mètres) ; passage étroit dans l'eau (évidemment) ; effondrement infranchissable où s'insinue le plus loin possible notre pionnier J.P ; re-passage étroit mais sans eau ; celle-ci arrivant sur notre gauche par un boyau se terminant à 3 mètres sur une sévère étroiture infranchissable (ouf) ; et fin de l'aventure de cette branche-là sur une importante trémie. Néanmoins, nous apercevons un noir prometteur derrière les blocs. Passage franchissable après une sérieuse désobstruction intelligente, parce que dans ce contexte cela craint un peu. Peut-être la suite du réseau ?

Retour dans la galerie momentanément abandonnée avec une superbe visée de 11,20 mètres, la seule de la séance. Quelques temps plus tard, retardé par mes devoirs de topographe, je rejoins mes compagnons et aperçois Manu qui connait bien le coin pour y être venu au moins une fois avec Jean-Noël, gratouiller dans une espèce de bauge à sanglier mais en nettement plus petit et qui se poursuit par un boyau sous le pied de la paroi. Question anxieuse.
- " C'est par là ? ".
- " Ben oui ! ".
Je pensais avoir tout vu dans ce réseau mais là, c'est le summum, l'apogée, le zénith, le sommet, le clou, l'apothéose, bref la cerise sur le gâteau.
Manu ayant achevé son travail de " déboueur " (??), s'engage le casque à la main et quelques glouglous plus tard...
- " Suivant !! ".
J.P, en fidèle coéquipier s'engage à son tour non sans quelques hésitations. Personnellement, je n'ai pas son courage et renonce héroïquement et sans insister après avoir mesuré de mon empan la hauteur du passage.

Après tout, deux c'est bien suffisant pour terminer cette topographie surtout que d'après Manu c'est la fin actuelle de la galerie.
Au-delà de ce goulet infâme : une cheminée de 15 à 20 mètres et au sommet une petite galerie non topographiée d'une trentaine de mètres ouverte par Jean-Noël Outhier et son perforateur il y a quelques années de cela. Les fous !
Pour m'occuper, je creuse un petit canal pour vider la mare aux canards diminuant ainsi le niveau boueux.

De retours et avant le franchissement du Petit Chemin de Croix nous nettoyons un peu les blocs d'argile que sont devenus nos instruments de mesures.
Mais qui a rallongé le laminoir ? Je n'en vois pas la fin. La position varan a ses limites et nous finissons tous trois trempant généreusement dans le ruisseau. Le passage du Rafraîchisseur, comparé à ceci, c'est vraiment de la rigolade.
Un thé et quelques barres énergétiques plus tard, nous bouclons nos kits et direction la sortie.
19 heures 15, le soleil bienveillant et pas rancunier, nous accueille de ses chauds rayons et nous accompagne dans une partie de nettoyage dans l'onde cristalline de la Seille proche.

Bilan de tous ces efforts :
Aujourd'hui c'est 104 mètres ajoutés aux 144,60 mètres de la séance du 14 Juin. Plus les petits bouts grappillés tant à la Galerie Des Petites Marmites qu'à celle de la Galerie Oubliée, c'est donc 354 mètres que le S.C.Lédonien rajoute au plan général de la Borne aux Cassots.
Quelques diverticules restent à topographier : comme par exemple le cours actif qui joint la Salle des Marnes à l'amont du passage Gui gui Hulot. L'aventure continue au Nouveau Réseau.

Vout Vout

En effet, l'aventure continue au Nouveau Réseau.
Une ultime désobstruction un peu musclée est tentée à la trémie terminale, là où se devine une suite sur quelques mètres à travers les blocs effondrés.

Cette opération est faite en interclubs ce qui est déjà en soi une expérience très positive.
Las, le travail effectué est en bilan négatif et il est décidé l'abandon de toute tentative sur ce secteur. Enfin, pour l'instant car il est bien connu qu'un spéléo révise souvent son jugement une fois sorti.

Vout Vout