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"L'Expé BDP"
Grotte-gouffre du Bois des Plans, commune de Rosay


Historique des sorties dans cette grotte-gouffre

Le 19 juin 2004 : Expé BDP Objectif désobstruction du réseau semi-actif de la grotte
Le 13 novembre 2004 : Expé BDP Objectif topographie et désobstructions dans le réseau fossile
Janvier 2005 : Expé BDP 2004 Bilan de l'année 2004 dans le Protée n°2
Le 5 mai 2005 : Expé BDP 2005 Topo dans le réseau fossile (inédit)
Août 2005 : Publication CDS Info Première dans la grotte du Bois des Plans
Avril 2006 : Expé BDP Synthèse 2003-2004-2005 dans le Protée n°3
Le 15 juillet 2006 : Expé BDP Objectif poursuite de l'exploration dans le Serpent d'eau


Le 19 juin 2004 : Expé BDP I Objectif désobstruction du réseau semi-actif de la grotte
Participants : Alain, Manu et Aurélien.

Malgré les sarcasmes de notre secrétaire (suivez mon regard) et sous l'impulsion de Manu, nous avons décidé de continuer la sympathique désob. commencée il y a quelques semaines.

Pour ceux qui ne sont pas venu lors de la dernière "Expé Bois des Plans", un départ de méandre actif a été dégagé sous éboulis grossier par Manu, c'est donc dans cette partie de la grotte que vont se concentrer nos efforts de désobstruction. Autre précision, la désob. se dirige vers l'amont de l'arrivée d'eau.

L'équipement des puits est rondement mené par moi-même avec les conseils avisés de Manu, ensuite tout le monde tombe le baudrier et c'est parti pour une reconnaissance des lieux (en reptation bien sûr).

Après une courte mais malaisée désob. de ma part (je gagne quelques précieux centimètres en hauteur de galerie), j'estime que ça passe mais après quelques mètres, me dis que le passage en reculant serait critique. Je passe mon tour en tête de désob. mais la suite entrevue semble s'élargir…

A ce moment Alain entre en scène, une autoroute est creusée dans un remplissage de cailloux, d'argile et de sable, le méandre est alors clairement visible. Environs 3 à 4 mètres de long sont dégagés.

Après maintes hésitations et encouragements mutuels, nous passons l' "étroiture lacustre" non sans grognements causés par la température de l'eau… Le méandre s'étend à perte de frontale…enfin, 5 mètres avant un virage à droite. Un départ à gauche de la taille d'une cuisse semblable à une conduite à la base des puits est visible mais la suite est sans problème droit devant et n'est pas très engageante : juste la place pour s'aider des coudes pour la reptation et encore plus d'eau au sol (10-15 cm d'épaisseur). J'effectue une reconnaissance d'une quinzaine de mètres dans une galerie toujours de même aspect et rebrousse chemin (dans le vrai sens du terme : reptation en reculant…) avec arrêt sur rien.

Manu et moi remontons les puits énergiquement pendant qu'Alain déséquipe, bref de quoi se réchauffer un tant soit peu.

Bilan : une vingtaine de mètres de première avec arrêt sur rien pour 3 désobeurs courageux.

Aurélien dit le Lichen

P.S. : Merci à Alain qui, ayant entendu le mot désob., s'est joint à cette expédition !


Le 13 novembre 2004 : Expé BDP Objectif topographie et désobstructions dans le réseau fossile
Participants : Aurélien, Rémy et JP.
TPST : environ 4 heures

Après une demi-journée de taille à la machette d'une sente dans la forêt inextricable du bois des Plans, nous arrivons au pied de la mégadoline vers 14H30.
Rémy équipe. 1er puits P105, le ressaut de 30 et le 2° puits P 45*.
L'étroiture ascendante vers le réseau fossile est franchi. Le plafond est toujours aussi bas (40 à 60 cm) et nous incite à nous transformer en rat-taupe. C'est toujours un plaisir d'imiter ces animaux si mal connus.
Topo précise du boyau qui, au bout du réseau, part vers la droite puis topo de la chatière qui mène au méga-réseau fossile (celui où l'on parvient à se mettre en position assise presque sans se cogner au plafond).
Rémy, entre diverses entreprises, prend l'initiative d'agrandir le départ du réseau fossile.
Aurélien poursuit l'explo et la désob du boyau topographié sur environ 10 mètres.
En principe, la topo tant attendue du gouffre du bois des Plans devrait pouvoir être réalisée car nous sommes en possession de l'ensemble des coordonnées.

* il s'agit bien sûr de centimètres

JP

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Janvier 2005 : Expé BDP 2004 Bilan de l'année 2004 dans le Protée n°2

Dans le désormais célèbre bois des Plans, sur la commune de Rosay, s'ouvre une doline au fond de laquelle se trouve une grotte aux dimensions impressionnantes…

Cette grotte nous aura permis de réaliser quelques découvertes avec de la première, une topographie encore en cours car… çà continue et un réseau de petites dimensions mais digne d'intérêt.

Dans les comptes-rendus, vous retrouverez quelques uns des plus hauts faits d'armes de l'expé Bois des Plans.
D'ores et déjà, on totalise plus de 100 mètres de développement et une profondeur d'environ 20 mètres.

A chaque fois, armés des machettes de Johan et du GPS de JP, nous reconstituons le sentier au cœur de la forêt vierge afin de parvenir au pied de la mégadoline.
Notre préparation logistique nous permet en à peine 8 heures de marche de parvenir sur les lieux. Audacieux et téméraires, nous dévalons les pentes vertigineuses de la mégadoline et nous voici, 4 mètres plus bas ( !), dans le porche d'entrée de la cavité où quelques fougères intrépides s'accrochent encore aux parois.
Ici commence l'équipement. Fidèles aux instructions de Patrick, nous préparons méticuleusement nos cordes, sangles et mousquetons et nous réalisons un concours du plus bel Y. Bon, c'est encore Aurélien qui a gagné et qui, par conséquent, aura le privilège d'équiper.
Il faut aussi se préparer psychologiquement car un P120 (cm) aux dimensions dantesques ne laisse aucun droit à l'erreur. On vérifie plusieurs fois son demi-rond, ses longes, ses mousquetons, on s'assure d'avoir mis son baudrier à l'endroit et de n'avoir pas oublié son descendeur dans la jeep et c'est parti pour une descente d'anthologie.
Quelques heures plus tard, nous voici dans la vaste salle des pas perdus après un dernier petit P25. Ici commence la véritable exploration des vastes réseaux souterrains du bois des Plans.

Cette expé n'étant pas terminée et afin de ménager le suspense, je ne dévoilerai rien des découvertes de nos aventuriers spéléologues.
Dans le prochain Protée, vous aurez le récit détaillé des explos et surtout la topo complète de cette cavité.

JP

En attendant, " Bois des Plans 2005 " voici quelques photos exclusives de la grotte :

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Août 2005 : Publication CDS Info Première dans la grotte du Bois des Plans
Participants : Johan, Aurélien et JP.

Il nous aura fallu plus d'un an pour venir à bout de la topographie de cette cavité de faible dimension où la reptation est omniprésente. Après une désobstruction de quelques mètres dans un méandre semi actif situé en bas des puits, une galerie digne de l'ensemble de la grotte a été reconnue et topographiée sur 65m avec en prime une belle cheminée de 10m. Dans ce nouveau prolongement, des laisses d'eau demeurent en toute saison et ne facilitent pas la progression quant à la topographie… Il nous a donc fallu des néoprènes et beaucoup de courage.
La suite de la galerie est toujours en cours d'exploration et conserve les mêmes dimensions, rien de bien réjouissant…

Aurélien


Le 5 mai 2005 : Expé BDP 2005 Topo dans le réseau fossile (inédit)

Participants : Aurélien, Johan, JP et Rémy

Topo pour les uns et gratte-gratte pour les autres, tels sont les objectifs de cette sortie.

Aurélien et Johan topographient avec du matériel dernier cri, à peine sorti du magasin, à savoir :
- un carnet topo waterprouf (ou water plouf : de longues séances de séchage et de déchiffrage ont été nécessaires après coup)
- le crayon spécial topo (vulgaire crayon de papier accroché au carnet par une ficelle, pas bête !)
- le double décamètre anti-glaise (- "Tire un peu c'est pas tendu... tu tires là ?")
- et le meilleur pour la fin : le clinomètre en rapporteur d'écolier + fil (de pêche) à plomb, le must de la technologie !
- j'allais oublier le caillou pointu pour faciliter les mesures de pentes (si si, ça facilite !)

Aurélien

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Avril 2006 : Expé BDP Synthèse 2003-2004-2005 dans le Protée n°3

La grotte du Bois des Plans est située sur la commune de Rosay près du lieu-dit En Colonoset. Cette grotte-gouffre a été explorée par l'Interclubs Ain mais la bibliographie est introuvable, l'inventaire des cavités du Jura annonce un développement de 115 m et 26 m de dénivelé.

Historique des explorations du SCL :
Dès 2003, nous décidons de gratter dans cette grotte car deux membres du club habitent à proximité. Après quelques bonnes reptations et explorations, quelques prolongements de galeries ont été découverts dans la partie fossile au printemps 2004.
Durant l'été 2004 et bénéficiant de conditions clémentes, nous entreprenons de désobstruer l'amont du ruisseau souterrain présent à la base des puits. Un méandre est dégagé mais la suite entrevue est une reptation parsemée de flaques plus que fraîches. L'inévitable bain nous fait pousser des grognements dignes d'ours des cavernes et nous rappelle que les néoprènes sont des fois, bien utiles. Une vingtaine de mètres sont reconnus et nous rebroussons chemin avec arrêt sur rien étant donné le milieu plutôt adapté à un vers à bouteilles (tant pis pour ceux qui n'ont pas compris).
La soif de première aidant, nous remettons le couvert quelques semaines plus tard équipés cette fois-ci de néoprènes spécialement achetées pour l'occasion. Nous explorons ainsi 60 m de galerie semi-active basse pour finalement " atterrir " à la base d'une splendide cheminée de 10m50 de hauteur et d'un diamètre d'environ 1m50. Pour sûr on ne s'y attendait pas ! Malheureusement la suite de la galerie se prolonge comme son début…c'est-à-dire de l'eau et 30 à 40 cm de hauteur.
Plus tard, encore une dizaine de mètres sont découverts avec une séparation en deux boyaux mais toujours arrêt sur rien. Nous espérons tous que les galeries s'agrandiront.
En 2005, nous décidons de légitimer notre première dans la grotte du Bois des Plans en publiant un article dans le CDS-info mais où est donc la topographie de la cavité ? C'est une mission pour le Spéléo-Club Lédonien ! Après maintes sorties topo avec les quelques motivés du club, les morceaux du puzzle se réunissent et ô miracle une topographie apparaît ! Le tracé de cette grotte labyrinthique nous paraît alors beaucoup plus simple.
Après topographie, la grotte totalise 234 m de développement pour 18 m de dénivelé négatif.
La suite au prochain épisode…

Description de la cavité :
L'entrée se situe au fond d'une doline et s'ouvre dans un banc rocheux donc on peut supposer que la grotte s'est formée comme une perte.
Une première galerie s'amorce vers la droite avec une morphologie de méandre, elle est parsemée de blocs au sol et fait par endroit 3 m de hauteur. Elle se termine par un colmatage argileux.
Sur la gauche cette fois-ci, on trouve un puit de 8 m d'un mètre de diamètre suivit d'un ressaut de 2 m assez étroit et d'un puit de 3 m s'élargissant. Quelques traces de tirs peuvent être repérés au niveau des passages les plus étroits datant probablement de l'Interclubs Ain.
A la base des deux puits s'amorce l'accès à la partie fossile horizontale, l'aval actif et l'amont semi-actif nouvellement découvert.
Il est nécessaire de franchir un ressaut montant de 3 m pour rejoindre la partie horizontale du réseau fossile. Cet ensemble de galeries a un tracé assez torturé mais semble suivre deux directions perpendiculaires (voir topo). Divers carrefours existent avec une dominance de galeries de faibles dimensions où la reptation est de mise. La roche est lisse et présente souvent un chenal de voûte bien marqué, le sol est composé d'argiles et de quelques cailloux. Les galeries se terminent soit par des colmatages argileux soit par des rétrécissements.
La partie active est constituée d'un boyau descendant élargit à l'explosif sur environ 3 m, la suite est de la taille d'une cuisse, en pleine roche.
La galerie semi-active que nous avons découverte est de petite taille sur tout son parcours. La roche est lisse par endroits et abrasive ailleurs comme dans la cheminée. De petits cailloux jonchent le sol avec de nombreuses flaques d'eau d'une dizaine de centimètres de profondeur la plupart du temps. Une belle cheminée de 10m50 termine provisoirement notre première, la surface ne doit pas être loin au-dessus.


Aurélien

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Le 15 juillet 2006 : Expé BDP Objectif poursuite de l'exploration dans le Serpent d'eau
Participants : Johan, Aurélien et JP.

Ce célébrissime méga-réseau n'avait pas encore connu l'honneur de notre visite en 2006 alors que le Serpent d'eau continue de serpenter vers l'inconnu et que le pertuis du réseau actif préserve toujours ses mystères.
Objectif de la journée : aller au bout du ramping aquatique dans le Serpent d'eau et, pourquoi pas, poursuivre l'aventure.
Equipement par JP avec l'aide de Johan. Beaucoup de scrupules dans le choix des plaquettes et des nœuds appropriés, afin de se parfaire à la certification SCL en matière d'équipement.
Mes camarades de cordée malheureusement s'impatientent face à tant de perfectionnisme alors que ma volonté d'équiper partait pourtant d'un esprit de coopération apprécié au départ… C'est trop injuste.
Combi d'Aurélien HS. Aller retour chez Rémy pour aller chercher une combi de rechange. Le temps pour moi d'équiper… mon baudrier.
Au bout de quelques heures, nous voici devant l'accès au Serpent d'eau. Aurélien se faufile, suivi par Johan. De mon côté, je suis allé jeter un œil vers le prétendu réseau actif, complètement à sec. Sous une pierre, un diploure Campodidé.
Bon alors, j'y vais ou j'y vais pas ? Ce réseau ne m'inspire rien qui vaille surtout à entendre le bruit sourd du frottement des combis sur les cailloux. Je vois la botte de Johan disparaître dans un virage. Bon aller je me décide sinon je risque de décevoir mes compagnons d'infortune.
Le plaisir masochiste atteint ici un raffinement de haut standing : casque en avant, un bras devant, l'autre en arrière, le menton et la tête relevé afin de ne pas boire la tasse et une reptation lourde et pataude digne d'une tortue luth allant pondre sur une plage abandonnée. Le boyau est plus long que je l'imaginais mais ne se rétrécit pas. Quelques passages peuvent même être arpentés sur les genoux avant de reprendre une position humaine dans la grande cheminée.
Je mesure l'abnégation des topographes (Aurélien et Manu), pour mener à bien cette grande œuvre sans broncher (même s'il est impossible de broncher dans ce réseau).
Après tant de pénitences (60 mètres environ), et quelques contusions pour expier mes fautes (sans doute lors de l'équipement) à bout de souffle dans les combinaisons néoprènes, est-il bien raisonnable de poursuivre l'exploration ? Saints ou martyrs ? Dieu existe-t-il en ce lieu infernal ?
Le réseau se sépare en un cours actif, plus étroit et plus en forme de trou de serrure et un réseau fossile sans courant d'air vu la quantité impressionnante de moustiques en diapause estivale si loin de la surface.
Ruissellement important dans la cheminée. Sur un mini gour, des collemboles dépigmentés (hélas, pas de fiole pour les prélèvements. Auparavant, Johan a pu voir 1 Royerella. J'ai pu observer une sangsue blanchâtre mais bien vivante dans la laisse d'eau juste après la cheminée.
Demi-tour, le ramping semble plus aisé dans l'autre sens (légèrement descendant ?).

Quelques recherches bio plus poussées s'imposent dans ce méga réseau ou la faune interstitielle semble à son aise (ô combien on la comprend !).


JP